Mon meilleur ennemi
Datte: 11/02/2019,
Catégories:
hh,
jeunes,
inconnu,
campagne,
amour,
cérébral,
Comme tous les soirs, je suis devant mon ordinateur. J’ai pris ma douche, avalé une soupe, vite fait. Si mon estomac est pour l’instant calé, j’ai faim d’autre chose. Je navigue sur la toile, sélectionne quelques sites dont je sais, par avance, qu’ils vont m’offrir de belles images pour contenter mon appétit de voyeur. Tout cela est bien beau mais ne vaut pas le concret, le corps à corps, une vraie rencontre physique, sensuelle, humaine. Je me décide pour lechat. C’est aussi dans mes habitudes. J’habite à « des années lumières » de la civilisation, dans un coin perdu de la Lozère que j’adore. Difficile, dans ces conditions, de se dire :tiens, ce soir, j’irais bien en boîte pour m’éclater. Je fais avec les moyens du bord. J’hésite sur le pseudo. Si j’écrisNicolas, 32 ans, Aubrac, je vais tomber sur des mecs du coin, donc très peu nombreux et déjà contactés. C’est fou ! Statistiquement, on est dix pour cent d’homos dans la population. La Lozère doit être une exception culturelle. On doit être à peine une dizaine, à ma connaissance. J’essayejeune agriculteur. On verra bien ! Les annonces en tous genres défilent devant mes yeux. Hop ! Un petitbonjour à tous ! pour me faire remarquer, un coup de curseur sur la liste deschatteurs pour vérifier s’il n’y aurait pas celui que je recherche. Comme je ne trouve rien de très convaincant, je n’ai plus qu’à attendre les messages, en zappant sur mes sites préférés. Je suis en train d’admirer la plastique d’un superbe éphèbe langoureusement ...
... allongé sur une plage de sable blond, quand un écran blanc me bouche la vue : Ça commence bien, je n’inspire que des insultes. Impulsivement, je pianote à mon tour : Le « bouseux », blague à part, est ingénieur agronome. Ce n’est pas que j’aime me faire mousser mais si j’exerce la noble profession de paysan, je ne suis pas, pour autant, crasseux et crotté. Il m’a rendu furieux ! Je me calme en caressant, hélas du regard, la photo de mon bel étalon. Nouvelle interruption de l’image, j’espère que cette fois, c’est la bonne : Donc on bavarde ou plutôt, on « clavarde » (néologisme formé par la contraction de clavier et bavarder). Il m’explique qu’il est éleveur, comme moi… Grosse exploitation qu’il gère avec ses parents. Il n’a pas beaucoup de loisirs et pour rencontrer des mecs, ce n’est pas facile. En plus, vu sa situation familiale, il doit se satisfaire d’aventures. Le grand amour, et il le regrette, ça n’est pas pour lui. Je me sens en confiance. Je lui raconte un peu ma vie sentimentale. J’ai été amoureux. Le grand amour, je ne sais pas, puisque ça n’a pas duré. Il était doux, tendre, si attentif. On partageait de nombreuses passions. Mais, à la fin de nos études, il est parti en Australie. Il avait besoin d’espace, de terres vierges. Je n’ai pas voulu le suivre. Ce n’était pas ma conception du métier. Il m’a planté là, refusant de comprendre. J’espère qu’il est heureux. Romain comprend, réagit avec tact et humour. C’est vraiment un « jeune homme sympa ». On se sépare en se ...