1. Acte 1


    Datte: 13/02/2019, Catégories: fh, théatre,

    ... les capacités procréatrices de son jus. Alors, je pense réellement que vous devez être le père de cet enfant. MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Mais je croyais que vous vous protégiez, que vous connaissiez quelques décoctions, quelques plantes pour éviter cela. Ne me l’avez-vous pas dit la première fois que j’ai été plus loin que simplement vous baiser les tétons ? LOUISE DU BOIS – Je connais tout cela, mais je voulais un enfant. Alors, de vous, cela m’ira très bien. Ne vous inquiétez pas, je ne vous demanderai rien et mon mari pensera qu’il est le père de l’enfant. À présent je m’en vais mon beau marquis. Elle se lève, s’étire nonchalamment, les bras en l’air, le dos cambré, cela faisant ressortir sa belle poitrine. Puis elle passe derrière un paravent pour mettre une chemise. Elle sort de la chambre par une porte dérobé. Scène 4 : Marquis de Saint-Aubin MARQUIS DE SAINT-AUBIN – Cette chère Louise, elle restera parmi les femmes qui m’auront bien donné du plaisir. Si elle veut que je me marie, c’est qu’elle veut se détacher de moi. Ah, si Mademoiselle Amandine de Jamois, que je convoite, pouvait être aussi plaisante au lit, je ne découcherais jamais… de peur qu’un autre me la prenne. La belle sait l’amour que je lui porte, mais elle n’est pas seule à décider de son sort. Elle est sous l’autorité d’un vieux barbon, son parrain, le comte de Brancher, qui l’a élevée depuis qu’elle est orpheline. La pauvre, sa mère avait épousé le marquis de Jamois et elle est née, à ce qu’on m’a dit, ...
    ... neuf mois après leur union. On ne sait donc pas avec certitude si elle est la fille de ce brave homme, cependant il a recueilli l’enfant, l’a reconnue comme étant sa propre fille, l’a élevée comme si elle était telle. Le marquis est mort alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Au moment de l’héritage on s’est aperçu que le marquis de Jamois était pratiquement ruiné et les créanciers ont fini de se payer sur les derniers biens qui restaient aux deux femmes. Depuis elles vécurent à la campagne, avec le peu qu’il leur restait. Puis, il y a deux ans, sa mère à son tour est morte. Elle n’a pour seule dot que sa beauté, mais quelle beauté ! Je ne peux résister ni à sa face si douce, ni à son corps si souple. Ce fut un plaisir immense de danser un branle avec elle durant le dernier bal du roi. Je me suis permis de lui envoyer ce poème de ma facture : Je ne suis qu’un piètre poète, mais ses quelques vers expliquent tout ce que j’éprouve pour elle. J’aurais aimé être plus explicite parfois, mais je n’ai pas voulu choquer la belle. Elle aurait sans doute été effarouchée avec des vers la décrivant, comme savait si bien le faire Ronsard : D’ailleurs, ses doux appâts, ce cher de Benserade, les aurait décrit ainsi : J’aurais tant voulu qu’elle puisse me répondre comme la charmante Cordelière lyonnaise, Louise Labé : Mais voilà, la surveillance de son oncle, sa vertu et sa pudeur l’empêche d’utiliser les mêmes mots de cette poétesse qui aimait tant l’amour et qui était aussi ouverte aux ...