1. La fin du Vladimir Monomaque


    Datte: 28/02/2019, Catégories: h, fhhh, bateau, Masturbation mélo,

    ... il s’agit de gros sous, on tergiverse, personne n’est responsable, ou du moins ceux-là ont disparu ; personne ne veut mettre la main à la poche. La situation est dans l’impasse. Pendant ce temps, le navire n’est plus approvisionné : plus de carburant, plus de fournitures, plus de pièces de rechange, plus de médicaments, plus de vivres, et par-dessus le marché l’équipage n’est pas payé. Les hommes sont par le fait consignés à bord, sans argent, sans moyens. Ils s’imaginent tenir le bateau en gage des défraiements et salaires qui leur sont dus, alors qu’en réalité ils sont les otages d’un embrouillamini qui les dépasse. Quoi qu’il en soit, voudraient-ils prendre le large qu’ils ne le pourraient certainement pas car la police veille. Sauf à obtenir des visas d’entrée, ils ne peuvent circuler librement, et tout au plus pourraient-ils prétendre rejoindre un aéroport en vue d’embarquer dans l’avion qui les ramènerait au pays, pour autant qu’ils aient des billets. Les marins en rade ne sont pas encore mûrs pour abandonner la partie ; ils ne lâcheront pas aussi longtemps qu’ils n’auront pas perdu l’espoir d’encaisser leur dû. Passablement désabusés tout de même, ils errent sur le bateau et trimbalent leur découragement d’un pont l’autre, d’une coursive à l’autre… La colère stimule leur désœuvrement. Le bâtiment n’est plus entretenu. La peinture du château arrière autrefois impeccable est désormais mitée par la rouille. Elle a perdu son éclat ; elle est terne et sale, zébrée de ...
    ... coulées pisseuses. Le journaliste qui rapporte fait état d’une pénible impression d’abandon. La coque et les infrastructures sont pareillement rongées. Le bateau n’a plus que l’apparence d’une épave lamentable et triste. L’équipage n’est évidemment pas responsable. Ce sont des hommes abusés, des laissés pour compte… La population de la région a pris fait et cause pour eux, les dons affluent… Ils sont dix-sept, de Russie, de Géorgie, de Lituanie. Les services sociaux de l’agglomération bordelaise ont débloqué des fonds pour pourvoir nourriture et soins. L’association pour laquelle Caro bosse est pressentie en vue de livrer les repas ; c’est la raison qui motive l’intérêt de la jeune femme pour la presse : elle veut lire ce qui est publié sur le cargo. ____________________ La directrice est dans son bureau. La porte est entrouverte, Caro passe le nez par l’entrebâillement. — Bonjour, Boss !— Je t’ai dit de ne plus m’appeler comme ça. L’échange est classique, mais il est surtout affectueux. Caro respecte sa patronne, et celle-ci apprécie sa collaboratrice. — Alors ? questionne Caro, avide.— Ça y est : c’est nous qui avons le marché. Un surcroît d’activité est toujours bon à prendre, même si l’association n’a pas a priori vocation pour voler au secours des marins en détresse. D’autant plus que les ordres émanent d’un bailleur qui ne peut être ignoré. La fourniture et la livraison des repas ne représentent pas la principale activité de l’association, loin s’en faut. Son objet social ...
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