1. Natasha & Franck (17)


    Datte: 16/03/2019, Catégories: Transexuels

    ... ne crois pas du tout le proverbe qui dit « Bite au réveil vaut une truite à l’oseille. » Ça te convient ? Tristan sourit et embrassa Isolde. ─ Ce que tu peux être sensuelle… physiquement, bien sûr, mais aussi de par ton caractère, ton humour, ta mentalité. Il enfila le peignoir d’Isolde et descendit dans la cuisine. Le contact du satin lui était agréable. Une fraction de seconde, il se demanda pourquoi il avait eu besoin de se couvrir. Il n’y avait personne ici à qui il devrait masquer sa nudité, mais la réponse fut tout aussi rapide : le parfum d’Isolde imprégnait le tissu et l’accompagnait ; la quitter serait compliqué, mais pourtant cette nuit risquait fort d’être unique. Il enregistra ces petits détails, car après avoir franchi la porte, tout ce qui n’aurait pas été gravé dans sa mémoire serait irrémédiablement perdu. Avant d’ouvrir le réfrigérateur, il contempla la propriété par la grande baie vitrée. Elle donnait sur l’allée bordée d’arbres qui avaient eu le temps de lui donner un aspect de sous-bois depuis qu’ils avaient été plantés. Il vit une voiture s’arrêter devant le portail ; un homme en descendit du côté passager et contourna le véhicule en faisant un signe d’au-revoir au conducteur. Il s’engagea dans l’allée d’un pas qui peinait à la suivre sans en visiter les bordures. Tristan remonta les escaliers quatre à quatre et enfila ses habits en toute hâte. ─ La garce... ! Isolde, comprenant ce qui se tramait, ouvrit la porte-fenêtre qui donnait sur un petit balcon. ...
    ... Elle aimait contempler le fond de la vallée de cet endroit, surtout lors des frais matins d’automne, lorsque les collines se parent des couleurs de la saison ; mais c’était encore l’été, et elle n’avait ni l’envie ni le temps de se laisser aller à la contemplation. ─ Je mettrais ma main à couper que c’était Jessie-Line qui conduisait... lança Tristan, furieux. À quelques mètres sur la gauche, un chêne étalait ses frondaisons. Tristan enjamba la barrière, cherchant une branche suffisamment forte pour supporter son poids. Il estima la longueur du saut qu’il devait effectuer, puis se lança dans le vide. L’écorce lui écorcha les paumes, mais il se plaindrait plus tard. Il se laissa glisser jusqu’au sol et se fondit dans les buissons. Isolde avait bien compris l’allusion qu’il venait de faire, mais n’y avait pas répondu. Elle se souvint des regards assassins échangés entre Tristan et sa nièce à la fin de la fête : nul doute qu’après cela il se vengerait, elle en était persuadée. Elle en frissonna. Pressentant une catastrophe, elle eut presque pitié pour Jessie-Line, ce qui ne l’empêcha pas cependant de partager la colère de son amant trop éphémère. Si cela n’avait pas sonné comme un aveu, elle aurait pris sa voiture et serait allée expliquer à sa nièce le dégoût que lui inspirait son comportement. Tristan disparut à temps ; le plan de Jessie-Line tombait à l’eau. Isolde ne ressentit que de la déception. Déception d’avoir terminé cette histoire dans la précipitation, sans au-revoir ...
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