1. J'en dois une à Marie-Jeanne (1)


    Datte: 20/03/2019, Catégories: Divers,

    ... T’as juste à rester ici, qu’il me répond. Tu peux écouter la T.V.; ils m’ont pas encore coupé le câble. Je reviens tout de suite. Ça fait que je me suis assis sur le divan à côté de la fille pendant que Pat allait aux provisions. En fin de compte, j’ai pas écouté la T.V. : je trouvais pas la manette nulle part, puis j’avais pas envie de faire le tour de l’appartement pour la chercher. J’en ai profité pour regarder la blonde à Pat (ou sa soeur, ou bien sa cousine) à la place. Ça valait bien tous les postes de T.V. ! Elle vous avait des belles grandes jambes, puis des ostie de belles cuisses aussi parce que sa jupe était pas mal remontée. À part ça, elle avait une camisole blanche qui laissait voir ses gros tetons au travers; elle avait un goéland tatoué sur un bras, du vernis à ongles mauve puis des cheveux roux qui lui tombaient de chaque bord de la face jusqu’aux épaules. Elle s’appelait Sophie. Ou peut-être qu’elle s’appelait Sylvie; je suis pas bon pour me rappeler des noms. Suzie, peut-être ? L’important, c’est qu’elle avait une belle grosse paire de boules, puis que j’allais pouvoir m’en mettre plein la vue pendant un bon vingt minutes. Elle, ça avait pas l’air de la déranger que je la déshabille des yeux comme ça : elle était trop occupée. Elle fumait une grosse pipe que Pat le Maque s’était faite avec le tuyau d’une vieille pompe à l’eau (c’est René Magritte qui aurait été content !) puis elle faisait comme si j’étais pas là. Quand je voyais ses lèvres au bout du ...
    ... tuyau, c’était pas le genre de pipe que j’aurais voulu la voir fumer; mais c’est la vie : on a pas toujours qu’est-c’est qu’on veut. Pat le Maque avait dit vingt minutes, mais ça faisait un bout de temps que j’attendais puis qu’il revenait pas; je commençais à me demander qu’est-c’est qu’il faisait. Peut-être qu’il était pris dans le trafic. Peut-être qu’il était tombé sur une police. Peut-être qu’il avait rencontré d’autres clients en chemin puis qu’il aurait déjà plus rien à me vendre en arrivant ! Je suis quelqu’un de patient, mais ma patience a toujours bien des crisse de limites... Ça fait que pour passer le temps, j’ai demandé à la fille de me passer le tuyau de pompe à eau puis le briquet. C’était mieux que rien : si je pouvais pas avoir une pipe de Sylvie ou de Sophie, j’aurais toujours bien une pipe de Marie-Jeanne ! Je me suis pris une grosse pouffée puis je me suis enfoncé bien comme il faut dans le divan, la tête par en arrière. C’était confortable en câlisse : les yeux fermés, la boucane dans la gorge, le divan en cuir qui s’effoirait lentement en-dessous de moi... jusqu’à ce que Sylvie ou Suzie m’arrache la pipe des mains. Je l’ai laissée en tirer un bon coup, puis je lui ai demandé de me la repasser : on a fumé comme ça chacun notre tour pendant je sais pas combien de temps. À chaque fois que je me prenais une pouffée, je pouvais goûter ses lèvres au bout du tuyau. C’était chaud puis humide, puis ça goûtait un peu la gomme balloune; c’était quasiment comme si je ...
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