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retour de vacances (1)
Datte: 19/08/2017, Catégories: Divers,
Cà roulait bien ; les bouchons, ça commencerait la semaine prochaine, quand les gamins seraient en vacances. A ce rythme là, on arriverait à Paris à minuit, peut être même avant. Le soleil se couche bien tard à cette époque de l’année, et je l’avais dans les yeux, çà m’aveuglait mais je m’en moquais vu que je somnolais derrière mes lunettes de soleil, le fauteuil incliné et les pieds sur la planche de bord. Philippe avait rabattu le pare-soleil de son côté, mais lui, il fallait qu’il conduise. Il y avait un moment qu’on s’était pas parlé lorsque Philippe s’est mis à râler, me sortant de ma torpeur : « mais qu’est ce qu’il veut, celui-là ? ». Une BM était à notre niveau sur la file de gauche, sans nous dépasser. Le conducteur était un jeune type, plutôt une jolie gueule de frimeur, et regardait dans notre direction. « Mais il va doubler, ce con ? » commençait à s’énerver Philippe comme on se rapprochait du cul d’un camion, ce qui allait obliger Philippe à ralentir. Et ralentir, ça, Philippe, il aime pas. C’est pas pour ça qu’il a acheté une Jag. Comme s’il l’avait enfin entendu, le crâneur a accéléré et s’est éloigné. « T’as peut être un pneu dégonflé, ou quelque chose de ce genre ? », j’ai hasardé. Encore un peu énervé, il a tourné la tête vers moi, et après un instant, il s’est fendu d’un large sourire : « non, je crois pas que c’est ça ! » J’ai pas compris mais je n’ai pas insisté pour pas l’énerver davantage. Un moment plus tard, c’est lui qui rompait le silence : « ah, ...
... le voilà ! ». J’ai ouvert les yeux, il rattrapait la BM et il s’est mis à son niveau, à son tour. C’était un peu con ce jeu de mecs, tu-m’as-fait-ça-alors-je-te-fais-pareil, je trouvais, mais je voulais pas l’irriter. Le mec s’est tourné vers nous lorsqu’on a été à son niveau, et je me suis redressée et ai enlevé les pieds du tableau de bord quand j’ai compris ce qu’il regardait. La lourdeur de son regard me gênait, et même si c’est toujours flatteur pour une femme, surtout quand on avance en âge, je n’appréciais pas à cet instant d’être regardée comme un paquet de chair. C’est moi qui, pincée, ai intimé à Philippe d’accélérer, puisque c’est lui qui avait crée cette situation. Il a accéléré en posant sa main sur ma cuisse caramélisée par cette semaine de congés, que j’ai recouverte immédiatement avec le pan de ma robe. Il a ri, et je me suis retenue d’exploser. Finalement, je suis retournée à ma somnolence, la nuit est tombée et la fraîcheur avec elle, même si la clim gommait tout ça et que c’était illusoire. J’étais hypnotisée par le défilement dans les phares des bandes blanches de l’autoroute, et je me suis revenue à moi quand Philippe a ralenti à l’entrée de la station. Il l’a dépassée et est allé se garer au bout du parking, quasi désert, comme l’était l’autoroute. En descendant, une brise légère et caressante faisait bruisser les arbres alentour, et c’était bon, çà changeait des CD et de la clim. Malgré le feulement des camions qui fonçaient sur l’autoroute. On a remonté ...