1. La conversion


    Datte: 27/03/2019, Catégories: fh, extracon, inconnu, volupté, pénétratio, fdanus, fsodo, init,

    ... ses derniers feux, pas un bar n’est ouvert à cette heure et je ne me vois pas me réfugier à la gare voisine pour nous réchauffer. — Bernard, j’ai froid. Si tu veux, viens à la maison, on y sera mieux. Moi aussi, je me suis mise au tutoiement. Je trouve rigolo cette familiarité avec une personne que je vois pour la première fois, avec qui j’ai parlé, à peine plus d’une demi-heure. Ma mère, si elle le savait, me traiterait encore de fofolle. J’habite un peu plus loin, sur l’île Sainte Anne, en bordure d’une zone industrielle désaffectée, à moins de cinq cents mètres du centre-ville. C’est là, au bout de l’île que s’étaient installées les entreprises de construction navale qui avaient été longtemps l’industrie phare de la ville. Maintenant, que cette activité a disparu, les pelles-mécaniques s’activent à démolir les anciens bâtiments en vue de construire un hôpital, des bureaux, des immeubles d’habitation, enfin, tout un tas de projets plus mirifiques les uns que les autres. Les promoteurs se battent pour acheter, là, une boîte de nuit, ici les dépendances de la Poste, plus loin, les hangars d’une entreprise de transport qui a sagement déménagé dans une zone industrielle en revendant son terrain au prix de l’or et en laissant à l’heureux nouveau propriétaire le soin d’assurer le désamiantage des locaux. Il y a une vingtaine d’années, Rémy, mon mari, et moi avions acheté une maison suffisamment grande pour accueillir notre future famille et dotée d’un jardin et d’une cour pour ...
    ... permettre à cette joyeuse marmaille de s’ébattre en toute sécurité. Le quartier n’était pas attirant, il ne l’est toujours pas d’ailleurs, nous l’avions obtenue pour une bouchée de pain ou presque. Depuis, nous y avons fait des travaux, je passe beaucoup de temps dans le jardin et c’est devenu un petit paradis, du moins, mon petit paradis à moi. On nous fait régulièrement des offres alléchantes pour racheter notre maison et son grand jardin. Mais je pense que je n’arriverai jamais à m’en séparer. J’y suis bien, je peux aller au centre-ville à pied, je connais par leur prénom les commerçants du quartier, alors, tant pis pour la plus-value pharaonique. Tout en cheminant le long de la Loire, c’est vrai que les rivières sont très présentes dans ma vie, Bernard m’explique qu’il est en vacances chez son ami Roland qui a été employé longtemps dans un cabinet d’ingénierie à Tahiti où ils se sont rencontrés. Roland qui travaille maintenant en métropole, est parti en mission à Paris et ne doit rentrer que tard dans la nuit par le dernier TGV. Pris par lefiu, il n’a pas eu le courage de se préparer à dîner et a préféré se mettre sous la protection duFélix tout proche. Lefiu, m’explique-t-il, est une façon de vivre habituelle au Fenua et qui ne touche d’ailleurs pas que les hommes. On a vu des voitures atteintes par lefiu, en même temps d’ailleurs que le mécanicien qui était censé les réparer. Lefiu permet à son cousin Teva de rester assis du matin au soir, sans rien faire, sur la margelle ...
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