1. La conversion


    Datte: 27/03/2019, Catégories: fh, extracon, inconnu, volupté, pénétratio, fdanus, fsodo, init,

    ... choses qui nous entourent dans notre vie quotidienne, des objets qui sont importants pour nous, comme des pirogues, des animaux, des dieux, des légendes. Tu sais, c’est toujours un peu la même chose que l’on trouve d’un tatouage à l’autre.— Et toi, qu’est-ce que tu as comme symboles ?— Des grigris, des dieux, des pirogues, me répond-il un peu ironiquement. Là, sans prévenir, il ôte sa chemise en la faisant passer par-dessus sa tête. Il est maintenant torse nu, tout en muscles, sans une once de graisse, la peau couleur bronze, luisante et, surprenant par-dessus tout, sans un seul poil sur le corps. Les hommes que j’avais pu fréquenter jusqu’à ce jour, présentaient, en général, une pilosité plus ou moins développée sur la poitrine. Mais lui n’avait pas un seul poil visible, y compris sous les aisselles ou sur les jambes. On aurait dit un coureur cycliste. Il se tourne et me présente son dos où les tatouages sont les plus nombreux ; tous en bleu, sans aucune autre couleur, finement dessinés. Je me lève de mon fauteuil et le rejoins sur le canapé pour apprécier de plus près les œuvres de l’artiste, les œuvres de Vatea,tuhuma etkaïna. Il me désigne son épaule gauche : — Là, tu vois, c’est Hahava, la raie géante, la reine des profondeurs. On en a vu qui faisaient jusqu’à six mètres d’envergure. C’est une solitaire. C’est pourquoi elle est seule sur mon épaule. Sur celle de droite, c’est un Tiki mâle et un Tiki femelle insérés dans un seul cercle, ils se regardent et ils ont un oeil ...
    ... en commun. Tu vois là, sur mon bras, ce sont les requins qui gardent les passes qui permettent d’accéder aux lagons. Ici, ce sont les tortues, Honu, qui viennent pondre sur les plages des îles des Tuamotu et repartent ensuite vers les grands fonds. Ce sont celles-là même que les anciens sacrifiaient aux dieux pour épargner un être humain. Plus bas, c’est la baleine Pa’a’oa, qui vient s’ébrouer au cours de l’hiver au large dumotu de Moorea. La scène est cocasse car Bernard, penché en avant, me tourne le dos et moi je l’interroge comme pourrait le faire un maître d’école. Maintenant, je le questionne sur une ondulation de lignes qui partent du bas de son dos pour aboutir à son nombril. — Ça, c’est la mer, les vagues. Les Maoris ont, de tout temps, été des grands navigateurs. Ils ont migré, il y a trois mille ans, depuis l’Asie dans des pirogues de bois et de roseaux. Ils ont découvert la Polynésie, puis, de là, ont essaimé vers la Nouvelle-Zélande à l’Ouest, l’Île de Pâques à l’Est, Hawaï au Nord, le fameux triangle polynésien. C’est pourquoi l’on retrouve toujours la mer, les vagues, les pirogues sur nos tatouages, sur notre drapeau, enfin partout. Jusqu’à maintenant, c’est mon ongle qui avait suivi la géographie de ses tatouages, pointant là ou là et désignant l’objet de ma curiosité. Le temps n’est plus là. Maintenant, je pose carrément ma main sur sa peau. Je ne me contente plus d’indiquer la zone qui m’intéresse, je fais le tour des motifs, je reviens sur mes pas. Sa peau ...
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