CANTON, 1949
Datte: 27/03/2019,
Catégories:
fh,
couleurs,
asie,
humilié(e),
chantage,
Voyeur / Exhib / Nudisme
init,
fsoumisah,
... pensa Muriel, et largement devant, avec deux bretelles très fines. Elle l’aima aussitôt. Muriel, pour rire, montra sa culotte aussi sur la coiffeuse. — Ça non plus, bien sûr ? Elle fut un peu dépitée que Yolande ne fut pas dupe : — Vous n’avez jamais essayé… dit-elle. Muriel fit quelques pas dans la chambre. Elle se sentait vraiment nue, mais d’une nudité invisible, précieusement perceptible à elle seule, pas même à ses regards mais à son corps seul. — Soit, dit-elle, faisant tomber sa culotte dans son sac. Mais je l’emporte quand même. Elle ne voulait donner l’impression de passer par là où elle voulait. Yolande prit la poire d’un petit flacon. — Levez le bras. Elle lui vaporisa la brume d’un parfum vif et frais. — Que se passe-t-il véritablement ? dit Muriel, pour dire quelque chose.— Nous sommes fichus-perdus, dit Yolande avec une insolente légèreté comme si elle n’était pas concernée. Puis elle dit en vrac : — Bertrand a voulu faire un gros coup. II voulait les enfoncer tous, les négociants, les courtiers, les banquiers. Tous… Un bateau pour l’Australie parce que le caoutchouc y flambait. Puis le bateau est resté planté là-bas. Il n’est pas revenu à temps pour l’expédition sur l’Angleterre. Alors Londres s’est fâché. Ils nous tombent dessus. Ils veulent aussi la plantation… À cette idée de la plantation du Nord, le cœur de Muriel se serra. C’en était donc fini des jours heureux : les récoltes, la jungle… Il faudrait partir. Robert perdrait sa place de géreur… — Ce soir, ...
... nous allons courir tout Canton pour trouver Chang. Bertrand croit que la Maffia jaune peut encore le sauver des chacals de la City.— Et vous Yolande, vous y croyez ? Juste avant de parler, il sembla à Muriel que Yolande l’avait regardée avec un éclat vif comme de la haine. — Je crois à tout, maintenant que je vous ai vue. Et elle sortit de la chambre. On partit sans avoir pris le dîner. Aussitôt arrivés au «Nuit féline », Bertrand et Robert ameutèrent les commerçants chinois qui leur étaient familiers et formèrent une tablée. Les Chinois semblaient honorer la fête des Blancs d’une présence polie mais l’air étrangement absents comme s’ils attendaient que bientôt quelque chose ou quelqu’un arrivât. Un employé de Bertrand qui était avec des amis à une table voisine vint inviter Yolande. Il l’entraîna sur la piste. Il s’acquittait de son devoir avec déférence. Yolande jetait à Muriel des regards rieurs qui faisaient craindre à Muriel qu’à la fin le cavalier s’en aperçut. Les hommes – Bertrand et Robert – semblaient inquiets. — Amuse-toi, ma chérie, dit Robert qui voulait marquer qu’il se souvenait encore que Muriel était là. Puis il replongea dans la conversation. La salle était très sombre. Un orchestre jouait des airs des Noirs américains. Les clients les moins tardifs avaient quitté les lieux. — Venez, dit Yolande. Muriel n’avait pas encore réagi qu’elle se trouvait au milieu des danseurs, pressés les uns contre les autres, les visages pénétrés de fatigue, d’ennui ou de désirs. ...