Lettre d'amour tardive
Datte: 01/04/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
amour,
humilié(e),
cérébral,
pénétratio,
lettre,
... ce rêve que j’avais cru abandonner en m’abandonnant à notre amour pour un dernier instant. Le vertige était si réel que je me sentais tomber, et tout naturellement une autre main vint se poser sur ma hanche que le désir brûlait déjà. Puis, je savourais ma chute, en ne pensant qu’à toi. D’autres propos banaux sont venus catalyser le destin. Puis, une autre cigarette, fumée beaucoup plus nerveusement, fiévreusement même, puis une autre, puis un café, accompagné de ces mêmes propos qui me semblent aujourd’hui tellement dénués de sens. La chaleur entre mes cuisses se faisait de plus en plus insistante, tandis que ses mains faisaient connaissance avec les miennes et se mêlaient à mon anatomie comme si leur but n’était que celui-ci. Je ne pouvais pas cesser de penser à toi et ses mains me semblaient vides. J’examinais son visage et comparais ses traits aux tiens, qui me semblaient beaucoup plus beaux et plus gracieux. Mais c’était ses lèvres qui m’attiraient, c’était ses lèvres qui me donnaient envie, et pas les tiennes. Puis vint s’infiltrer un sujet déplacé dans la conversation banale. Ces mots-là étaient essentiels, ces mots-là traduisaient le but de la rencontre, ces mots-là traduisaient le manque de prudence et mon envie pressante d’échapper à ton absence, sans savoir que par ce moyen je nous tuerais. Et il a fallu que je le dise, avec toutes les arrières pensées indécentes qu’il y avait derrière ces mots en apparence innocents, « j’ai froid ». Par inertie et convention s’en ...
... suivit la première étreinte, et dans l’ordre naturel des choses ces lèvres que je convoitais se sont doucement posées sur les miennes. Je pensais à toi, mais je n’hésitais pas. L’envie se concrétisait malgré tout, et les ardeurs se faisaient pressantes. Les mots fuyaient, puis ils revinrent, et là le vertige m’a fait pour la première fois te chasser de ma pensée, chasser l’amour de mon cœur, l’endormir, pour éveiller une intelligence purement au service de l’animalité. Les mots, revenus, nous servaient de pont, pour justifier la réalité de quelque chose qui devait rester dans la fantaisie. Ce n’est pas sans une sorte de sentiment de regret, sans une sorte de peur que j’ouvris ma porte pour faire rentrer chez nous un homme que je voulais en toute évidence mettre dans mon lit. Mais je savais que je n’aurais rien à faire, que mes charmes étaient déployés, que les mots banaux étaient de mon côté et que ta présence ne pourrait en rien nuire à la fatalité, puisque le destin était déjà annoncé. Je me laissais aller à ce délicieux vertige, tandis que mes lèvres fiévreuses s’empressaient de se mêler aux siennes et que mes mains égarées éliminaient désespérément toute barrière à l’aboutissement de mon désir. Avec amertume je me laissais déshabiller et toucher, avec plaisir je sentais mes sens s’aiguiser comme sous l’effet d’une drogue, une drogue appelée désir. Une fois les vêtements envolés il ne me restait qu’à désirer, et le reste était automatique. Mais ta présence et la culpabilité ...