Ephémères
Datte: 03/04/2019,
Catégories:
jeunes,
amour,
volupté,
nonéro,
nostalgie,
... arriva. Il était midi pile. Il avait rangé toutes ses affaires quand une main lui tendit un stylo-bille. — Tiens. Encore merci. Elle aurait pu y penser plus tôt. Il allait devoir tout ressortir, ce qu’il fit sans rien laisser paraître. — De rien. Puis le sac sur l’épaule, il sortit à grands pas de la salle. Il avait besoin de prendre un peu l’air, de retrouver le soleil après avoir été enfermé toute la matinée. Juste au moment de franchir le seuil du bâtiment, une voix le héla. — Hé, Colin ! Il se retourna et vit Aurélie. Il haussa les sourcils d’un air interrogatif. — Tu es parti comme une fusée ! Tu dois aller quelque part ? lui demanda-t-elle.— Non, pas du tout…— Chic ! Alors, on peut manger ensemble ?— Ben… Il avait furieusement envie de lui dire non. Qu’est ce qu’elle avait à le coller comme ça ? En plus, il n’avait pas très faim. — Pourquoi pas ? reprit-il.— Je suis bien contente ! Je n’ai pas envie d’être avec mes amis. On y va ?— D’accord, on y va. La sandwicherie n’était pas très loin. Il en profita pour la détailler un peu. Tout d’abord, il la trouvait grande. Colin était petit, 1m70 mais elle, elle faisait facilement une tête de plus que lui. Grande, blonde, les yeux bleus. Typiquement le genre de fille à ne pas traîner avec un Colin dehors songea-t-il. Cette pensée le fit sourire jusqu’aux oreilles. — Qu’est ce qui te fait rire ?— Heu… rien. Moi, je mange rarement à midi, ici. Je préfère rentrer chez moi. Bon, là, je ne peux pas, vu que je reprends à 13h30, ...
... mais d’habitude c’est ce que je fais.— Et tu arrives à tenir ? Moi je pourrais pas. J’ai trop la dalle.— Ce que je voulais te dire, plutôt te demander, c’est si ça ne te dérangeait pas que je te regarde manger.— Aucun problème ! s’esclaffa-t-elle. Tu fais ce que tu veux. Tu es un peu bizarre comme garçon. Ça change. Colin rougit et détourna la tête pour dissimuler sa gêne. Une fois le sandwich acheté, ils s’en retournèrent près de l’entrée principale. — Comme ça me fait plaisir de te voir là ! ça faisait longtemps. « Qui c’est, encore ? » se demanda-t-il. « C’est la journée. Qu’est-ce que j’ai aujourd’hui pour être aussi attirant ? » Il se retourna et vit Johanne. Une fille avec qui il avait suivi une option de sociologie politique l’année précédente. Ils se firent la bise. — C’est vrai, ça fait un bail…— J’ai un truc à te donner. Tiens.— Encore un de tes tracts ? l’interrogea Colin.— Eh oui ! N’en profite pas, sitôt que j’ai tourné les talons, pour le jeter dans la première poubelle que tu vois. La dernière fois, je t’ai surpris à l’œuvre. Il éclata de rire. — Tu as vraiment l’œil à tout, je vois.— Lis-le au moins, ça pourra t’intéresser.— Tu sais, moi, la politique, grommela-t-il en haussant les épaules.— Mais c’est important, s’écria-t-elle avec de grands gestes. Comment peux-tu…— Oui, bon, l’interrompt-il, je suis assez pressé, ne m’en veux pas. Mais promis, j’y jetterai un œil.— Ok… Moi je vais à la biblio. Tu sais où me trouver, salut ! Il rejoignit Aurélie, qui s’était ...