Intermezzo - Première partie
Datte: 05/04/2019,
Catégories:
fh,
vacances,
mélo,
nostalgie,
regrets,
... de ce qu’est la courtoisie – peut-être en évoquant le comportement maniaco-poli des Japonais. Tu te vantes d’être bien élevé et plein de politesse. Et là, impossible de me retenir : – Chez toi, ce n’est pas le résultat de ton éducation. Tu te sers de ta courtoisie pour te faire plaisir à toi-même. Ce n’est pas ton désir d’être poli qui te fait ouvrir une porte à quelqu’un, mais un moyen de satisfaire ton amour-propre. Tu t’immobilises à côté de moi. Tu parais très surpris, puis un sourire te vient spontanément aux lèvres. – C’est marrant ce que tu dis, je n’y avais jamais pensé. C’est une idée intéressante. Ah ouais, c’est marrant. Je grince des dents en silence. Comme ce que tu penses m’est égal à présent ! Je n’ai plus envie de comprendre tes pensées. Je voudrais ajouter une chose, mais finalement, je la garde pour moi. Comment te dire que ce n’est pas un reproche, que ça ne pourra jamais en être un ? On ne comprend jamais mieux les choses que lorsqu’on les a soi-même ressenties. Celui qui devine par intuition les défauts de l’autre, ses vices et ses secrets, est celui qui les a, plus qu’un autre, déjà détectés en lui-même. On ne parle bien que de ce que l’on connaît bien, Michael. Dans le téléphérique, le subtil changement d’altitude provoque un sifflement dans mes oreilles, lesquelles se bouchent l’espace de quelques secondes. Mes pensées dérivent. Ce serait bien si on pouvait fermer ses oreilles comme on ferme une porte, à volonté. On n’entendrait pas toutes ces paroles ...
... qui nous vont droit au cœur, et trouvent notre faiblesse d’un simple tir rectiligne. Ce serait vraiment pratique. Je ne serais plus obligée de t’écouter parler de cette vie que tu as faite sans moi, et de ces instants à venir que tu vivras sans moi également. Pourquoi toi, Mike ? Pourquoi pas un gentil garçon qui aurait guéri mes blessures, et qui m’aurait rendue heureuse ? À croire que je suis condamnée à n’aimer que ceux qui me font mal ! Il y a une maxime à ce sujet : on dit que les voies de Dieu sont impénétrables… Contrairement à mes propres voies, selon toute apparence. Mais peut-être ne suis-je bonne qu’à ça, finalement… Et inconscient de mon malaise, tu me le démontres le soir même. Insatiable et égoïste, tu me fais l’amour rapidement, sans me poser de questions, sans t’occuper de mes désirs, et sans t’apercevoir que l’étreinte ne me procure aucun plaisir. Ton corps une fois satisfait, tu roules à côté de moi, et je reste silencieuse, sentant sur moi ton regard insistant. Mais je ne dis rien, un long moment passe, et tu t’endors enfin. 03h26 Je ne parviens pas à m’endormir. J’entends des gens dans le couloir ; de la lumière filtre sous la porte du studio obscur. Un bras en travers de mes hanches, tu ronfles paisiblement à côté de moi, bienheureux. Oh la la, ça va vraiment mal. Je me fais une grimace dans le noir. Une immense migraine me comprime les tympans. Je pousse un soupir, et colle mon bras contre mes yeux pour ne plus voir le rai de lumière sous la porte. J’ai ...