Récits érotiques de la mythologie (8). Phèdre ou le complexe de la belle-mère.
Datte: 18/04/2019,
Catégories:
A dormir debout,
... elle arrive toujours trop tard. UN PERSONNAGE TRAGIQUE ET PASSIONNEE Phèdre serait victime de son hérédité : elle doit à sa mère Pasiphaé le dérèglement de ses sens, avec sa passion « dépravée » pour un taureau et la naissance d’un monstre, le Minotaure. Aphrodite poursuit Phèdre et sa famille de sa haine et œuvre sans relâche à leur perte. Il y aurait sur Phèdre une malédiction divine, sous le signe des amours défendus et maudits. La passion que Phèdre éprouve pour Hippolyte domine toute sa vie affective. La présence de son beau-fils déclenche chez elle un dérèglement sensoriel. Phèdre se sent coupable des sentiments incestueux qui l’habitent. Passionnée, Phèdre est un personnage ambigu et complexe. Racine disait que « Phèdre n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente ». La tragédie raconte la déchéance d’un être souffrant d’un mal qui la ronge et sans lequel elle ne peut vivre. Phèdre serait donc symbole du drame d’une humanité écartelée par le combat de la chair et de l’esprit. Une relation entre belle-mère et beau-fils n’est pourtant pas un inceste en tant que tel. C’est néanmoins ainsi que cela est considéré depuis l’Antiquité, alors qu’il s’agit « au pire » d’un adultère. La loi des hommes a souvent été d’une sévérité extrême face à une telle relation, comme le rappelle le destin de Parisina et d’Ugo, dont j’ai parlé dans un récent texte (Histoire des libertines (16) : « Décapitées » Le destin tragique de trois femmes adultères dans l’Italie de la ...
... Renaissance.) où la marquise de Ferrare et son beau-fils furent exécutés pour adultère et inceste. Ce qu’il y a de tragique dans le mythe de Phèdre, c’est principalement son dénouement. C’est d’abord qu’Hyppolite n’ait pas répondu aux invitations de Phèdre. C’est évidemment son droit le plus absolu, mais quel dommage car ce qu’une femme d’expérience peut amener à un jeune homme est un cadeau inestimable. MA LECTURE DU MYTHE : LE DROIT AU DESIR FEMININ Phèdre est la femme amoureuse et passionnée, celle qui brise les tabous et ose dire l’inavouable, sa faim inassouvissable pour le corps jeune et beau d’Hippolyte. Oui, je sais, la « norme » sociale veut que ce ne soit pas à la femme de « draguer » et de solliciter l’homme. C’est une règle ancestrale que je rejette. Quand un homme me plait, je fais tout pour parvenir à mes fins. Je le veux et suis décidée à l’avoir. Je suis une « chasseresse » et je mets un point d’honneur à parvenir à mes fins. Il y a naturellement les invitations plus ou moins explicites et d’abord la façon de s’habiller pour séduire, pour montrer ses envies et sa disponibilité. Ceux qui suivent mes récits savent comment je peux et sais en jouer, à travers le choix de mes vêtements. Philippe, dans ses fantasmes candaulistes, l’a parfaitement compris, en me poussant à porter les tenues les plus provocantes. Mes armes de séduction « massive » sont diverses : une robe laissant voir bras et épaules et avec un dos nu vertigineux, laissant plus que deviner ma chute de reins, ...