1. Récits érotiques de la mythologie (8). Phèdre ou le complexe de la belle-mère.


    Datte: 18/04/2019, Catégories: A dormir debout,

    ... auprès d’une femme d’expérience. Dans mon parcours d’hypersexuelle, j’ai déjà dit la fierté que me donnaient les séances du mardi après-midi à la Cité lorsque, sous la coupe de Rachid, je m’offrais aux jeunes de ce quartier. C’était mon plaisir que de réaliser tout ce que je leur apportais. CONCLUSION : PHEDRE, UN CONTRE-MODELE ? Le personnage de Phèdre m’a toujours intéressé, et j’ai très vite compris que je ne voulais pas être Phèdre. Capable de passion, amoureuse, oui. Mais aliéner durablement ma liberté et tout sacrifier à un seul homme, qui, en plus repousse cette passion ? Evidemment, non ! Dans le combat de Phèdre, déchirée entre les envies de la chair et l’esprit, je ne choisis pas seulement la primauté des plaisirs de la chair. J’affirme que le choix de vie doit permettre de satisfaire les besoins vitaux d’un être humain. De ce point de vue, le couple que nous avons construit avec Philippe répond à cette ambition. D’abord par l’immensité d’un amour qui a résisté à bien des tempêtes, mais aussi du fait de la complémentarité entre mon hypersexualité et son candaulisme. Mais aussi à cause de la communion intellectuelle qui unit Philippe et moi, à travers les passions qui nous sont communes. Face au déterminisme d’un Racine ou d’un Zola, pour qui le destin tragique de Phèdre était écrit, j’affirme la liberté de choisir. Je me plais aussi à rêver de ce qui se serait passé si Phèdre avait été hypersexuelle. Elle aurait ...
    ... probablement surmonté sa blessure et trouvé auprès d’autres ce qu’Hippolyte lui refusait. De même si Thésée avait été candauliste, et avait poussé l’amour de son épouse jusqu’à la comprendre et l’aider. Je reconnais que cela est une situation idéale, exceptionnelle, ouverte à peu de couples, parce qu’elle va à l’encontre de siècles de préceptes et d’interdits, ancrés au plus profond des êtres. Personnage tragique, Phèdre est pourtant ma sœur, l’exact contraire de ce que je suis devenue. Avoir pris la peine de réfléchir à son destin pour comprendre les ressorts de la tragédie, cela m’a aidé à assumer, à revendiquer, à faire. Si je ne crois évidemment pas à l’hérédité, évoquée au sujet de Phèdre (même si mon père collectionnait les maîtresses comme moi les amants), je pense qu’il y a une nature qui, combinée à l’éducation, fait ce que nous sommes. Et puis, il y a les circonstances, certains diront le destin, construit sur les rencontres que nous faisons, sur le hasard et la nécessité. Je répète, une fois de plus, que je ne serai pas celle que je suis devenue sans la rencontre avec Philippe, son amour sans limites et les encouragements qu’il m’a prodigués afin, je ne l’oublie pas, de satisfaire son candaulisme. Et voilà peut-être pourquoi je suis Olga et non Phèdre. Mais je ne saurais oublier son destin tragique et le fait que nous avons tous et toutes en nous une part de Phèdre, torturés que nous sommes entre nos passions et les normes sociales. 
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