Un zeste de citron - Histoires de Sexe

Un zeste de citron

... exactement la même chose que moi, à la différence que sa bouche n’engloutissait pas du café mais des céréales hyper-sucrées. Sous la table ses pieds s’agitaient entre les miens au rythme de ses pouffements de rire. Il m’en faisait partager l’origine de temps à autre : tantôt une vidéo humoristique, tantôt le texto d’une amie, parfois le détail de la composition du jus de fruits ou de la notice d’utilisation de la dernière crème hydratante qu’il avait achetée… Sam interrompit ma rêverie silencieuse : — Ça va, on fait pas trop de bruit avec Maelle quand on baise ?— Oui, ça va.— C’est marrant, elle est beaucoup plus bruyante quand on est seuls tous les deux.— J’imagine. Nos chambres étaient voisines, strictement identiques et séparées par une cloison si mince que lorsque l’un de nous éternuait, il pouvait entendre l’autre répondre distinctement « à tes souhaits ». Je ne savais pas trop comment interpréter sa phrase. Était-il gêné par ma présence, ou voulait-il fanfaronner ? Il poursuivit : — C’est plutôt excitant de se retenir.— C’est vrai, mais au bout d’un moment c’est frustrant. Tu peux lui dire de se lâcher.— Comme toi avec Gaby ? dit-il avec un sourire en coin. Le rouge me monta aux joues. Je me sentais nerveuse. Pourtant nous avions pour habitude de parler de tout sans tabou ni jugement, encore moins pour le sexe. Il était engagé dans la prévention des maladies sexuellement transmissible et faisait ouvertement la promotion des capotes, affiches humoristiques à l’appui, ...

... tandis que je faisais celle de la coupe menstruelle, vantant ses avantages économiques et écologiques en plus d’être exempte de produits chimiques dont sont farcis les tampons et serviettes soi-disant hygiéniques. — Je me retiens un peu quand même !— Enfin, Gaby, ça semble pas mal : c’est varié, c’est inventif ! Par contre l’autre, là, je sais plus son nom, ça a l’air répétitif non ? De toute façon ce mec a l’air ennuyeux, il est beau mais trop classique pour toi, je pense… en plus, il ronfle ! Je te jure ça fait tac-tac-tac, on dirait un marteau piqueur… Quand ça va vite comme ça, tu sens vraiment quelque chose ? Cette fois tout mon visage s’empourpra pour de bon, mais il était hors de question de paraître coincée ou pudibonde. Si j’avais su qu’il avait vraiment du flair pour mes relations amoureuses, je l’aurais davantage écouté. — Je préfère prendre le temps, avouai-je.— Ah, moi aussi ; quand le gland s’enfonce tout doucement, huuum ! Il ferma les yeux avec un rictus pervers. Je tentai de chasser les images de lui avec sa chérie qui me vinrent à l’esprit. Puis brusquement il se leva, posa son bol dans l’évier en promettant qu’il ferait la vaisselle en rentrant, rassembla ses affaires et me cria « Bonne journée, bisous ! » depuis le couloir de l’entrée. — Non, ça ne compte pas ! protestai-je.— Espèce de pouffe ! cria-t-il Sans me laisser le temps de répliquer, il accourut vers moi, les épaules chargées de son barda, colla tendrement son visage contre le mien et couvrit ma ...