L'arrestation
Datte: 22/04/2019,
Catégories:
nonéro,
portrait,
historique,
... violemment : — Monsieur Fouché, j’étais hier soir…— Je sais où se trouvait Votre Majesté hier soir.— Comment cela, Fouché… Vous m’espionnez ?— Ne suis-je pas chargé de votre sécurité ?— Fouché, je devrais vous faire pendre !— Je ne suis pas d’accord avec Votre Majesté. Si elle daigne jeter un œil sur ce dossier que je tiens à sa disposition… Et l’Empereur apprit comment un nouvel attentat avait été déjoué alors qu’il se rendait chez une de ses maîtresses. — Mais enfin, Fouché, comment pouviez-vous savoir ? Seule Madame de … savait que…— J’essaie simplement de faire mon travail discrètement et de remplir mes fonctions du mieux qu’il m’est possible.— Vous m’espionnez jusque dans mon lit ?— Si Votre Majesté me permet… il ne s’agissait pas de son lit. Anecdote croustillante qui faisait rire Pinkerton chaque fois qu’il la relisait. D’autant plus que s’il ne s’agissait pas du lit de l’empereur dans ce cas précis, l’un de des principaux informateurs du ministre de la police n’était nulle autre que l’impératrice, toujours couverte de dettes, n’osant pas en parler à son ténébreux mari, et qu’il renflouait généreusement en échange de ses confidences. Il faudrait écrire plusieurs livres pour rendre justice à cet homme. Mais les temps n’étaient pas encore venus ; ils viendraient, sans doute, un jour… mais ce n’était ni l’heure, ni pour tout dire le rôle d’Allan Pinkerton d’écrire ces pages. Il n’y eut pas, comme on peut s’en douter, de rapport officiel concernant la rencontre entre Ney ...
... et le duc d’Otrante. Juste quelques témoignages issus des confidences faites par le brave des braves à quelques-uns de ses amis. — Prince, j’ai bien reçu votre lettre. Et vous savez que je vous crois, bien entendu.— Merci, Monsieur le Duc d’Otrante. Si vous saviez comme ces calomnies me blessent…— Elles sont inévitables. L’empereur est perdu ; il faut donc un coupable à ceux qui l’ont soutenu. Mais ce n’est pas de cela que vous devez vous inquiéter.— Et de quoi d’autre, par le Diable ?— Par le Diable ? Vous ne croyez pas si bien dire : un diable boiteux, même. J’ai reçu la visite de Talleyrand, hier soir.— Cette limace visqueuse, toute emplie de fiel…— Oui, Michel ; et vous êtes en danger. Vous devez fuir la France.— Comment cela…— Les Bourbon sont de retour, dans les malles des alliés.— Les Bourbon ? Mais le peuple les hait.— Depuis quand donc les vainqueurs demandent-ils leur avis aux peuples vaincus ? Le gros Louis posera bientôt à nouveau son derrière de podagre sur le trône. Et vous l’avez trahi… Je ne donne pas cher de votre peau.— Joseph, vous êtes actuellement chef du gouvernement provisoire. Vous pouvez exiger…— Rien du tout. Chef du gouvernement provisoire, c’est à dire gouvernement de transition. Et je ne puis m’opposer à la volonté des Anglais sans en appeler aux armes. Or, vous-même avez bien insisté sur l’inutilité de verser à nouveau le sang de nos soldats sur le sol français.— Je ne fuirai pas ; je suis Pair de France. Ils n’ont pas le droit d’attenter à ma ...