L'arrestation
Datte: 22/04/2019,
Catégories:
nonéro,
portrait,
historique,
... château de Bessonies, chez sa belle-sœur, le maréchal commettra l’imprudence de laisser traîner son sabre dans le salon. Un visiteur le remarquera, et une lettre de dénonciation parviendra au préfet. Le 3 août 1815, les gendarmes entourèrent le château. Ney ne se démonta pas pour autant : — Qui demandez-vous ? cria-t-il de la fenêtre.— Le maréchal Ney !— Ne bougez pas, je m’en vais vous le montrer. Ayant donné sa parole de soldat de ne pas tenter de fuir, le prince de la Moskowa suivit alors ses geôliers en direction de Paris. Immédiatement averti par un « Frère », le général Exelmans lui fit parvenir un courrier par lequel il se proposait de venir le délivrer. Ney fit répondre que cela n’était pas nécessaire. Le 19 août, il était enfermé à la Conciergerie. La véracité de tous ces faits ne pouvant être mise en doute (l’Histoire officielle recoupant avec exactitude les rapports et les témoignages émanant d’autres sources), Allan Pinkerton avait pour tout dire bien du mal à comprendre un tel comportement. Quels pouvaient-être les pensées du maréchal à ce moment de son existence ? Souhaitait-il mourir en martyr ? Mais alors, pourquoi être parti se réfugier dans le Lot ? Rester à Paris face à ses ennemis aurait sans doute été plus simple. Pensait-il vraiment pouvoir se justifier au cours d’un procès ? Il aurait fallu beaucoup de folie ou de naïveté pour espérer que Louis XVIII lui pardonne son ralliement à Napoléon. Ou alors avait-il reçu des informations concernant la conduite ...
... à tenir ? Tout cela n’était-il en réalité qu’un plan subtil destiné à favoriser son évasion ? À la lecture des documents qui suivront, on pouvait évidemment se poser sérieusement la question. Mais tout cela paraissait si fou, si compliqué, si improbable… Une chose cependant était certaine : depuis son entrevue avec Fouché, Michel Ney avait retrouvé son calme. À sa sortie, il avait repris contact avec les membres de la LogeSaint-Jean de Jérusalem (Orient de Nancy), au sein de laquelle il avait été initié en 1801, et où il avait gravi les degrés jusqu’au grade de Maître. Il savait que des contacts avaient été pris avec des Frères de laLodge n° 494 (Orient de Trim, dans le Comté de Meath, en Irlande) dont était membre le duc de Wellington, et de la LogeFriedrich zu den drei Balken (Orient de Münster) où Blücher siégeait à l’Orient en qualité de Vénérable Maître. La suite de cette histoire relevait-elle d’une énorme, d’une gigantesque conspiration ? Si tel était le cas, tout avait été fait sous le sceau du secret, et c’était bien là ce qui posait problème à Allan Pinkerton. Pouvait-on révéler ce secret, fût-ce au nom de la Vérité ? Ne valait-il pas mieux le laisser dormir… Mais alors dans ce cas, combien de générations vivraient-elles encore dans le mensonge ? Et ces derniers mots, prononcés par Peter Stuart Ney sur son lit de mort : « Je ne veux pas mourir avec un mensonge sur mes lèvres : par ce qu’il y a de plus sacré, je suis Ney, maréchal de France. » Que faire des dernières ...