1. Monstrueuse - Rencontres du troisième type


    Datte: 24/04/2019, Catégories: fh, laid(e)s, amour,

    — Pascal, tu peux venir, s’il te plait.— … J’étais en train de tripatouiller dans l’ordinateur du paternel. — PASCAL !— J’arrive, j’arrive…— Dépêche-toi, il y a une charmante jeune fille au téléphone pour toi… « Une charmante jeune fille ? » J’ai failli m’étrangler. J’ai regardé ma mère. Elle exultait, un sourire radieux comme je lui en avais rarement vu, comme s’il s’était s’agi de sa future belle fille. — (Plus maternelle que jamais) Ah, si vous saviez, il a vraiment besoin d’être secoué par moments… Attendez, le voici, je vous le passe. Je vous souhaite une très très bonne journée mademoiselle, j’ai été enchantée de faire votre connaissance. Elle en rajoutait toujours des tonnes… — Allo.— Allo, Pascal ?— Oui.— Bonjour mon amour, c’est Annick. Je te dérange ?— Heu, non, pas du tout— T’inquiète ! Je comprends bien ta situation, tu ne peux pas trop parler. Mais ce n’est pas grave, moi au moins je peux te parler… En entendant sa voix, mon cœur s’était mis à battre la chamade. Une accélération instantanée. Un coup à avoir une crise cardiaque et à rester cloué sur place. J’étais comme suspendu à ses paroles, dans la béatitude la plus totale. Chaque mot venant d’elle était un délice, une beauté rarement atteinte, j’étais aux anges, doucement bercé par la délicatesse du timbre de sa voix. J’en oubliais presque d’écouter ce qu’elle était en train de me dire. De toute façon ça ne pouvait être que formidable :« Annick, je t’aime, je t’aime tellement… » Lorsque mon regard croisa ...
    ... celui de ma mère, je retombai lourdement dans la douloureuse réalité du quotidien selon laquelle les rapports entre individus sont toujours difficiles et problématiques.« Casse-toi, tu m’emmerdes » (que je criais sans relâche dans ma tête). Mais bon Dieu, qu’elle se tire ! Elle était en train de m’espionner à deux pas du téléphone, avec un aplomb du tonnerre, me privant tout d’un coup du semblant de liberté qu’elle m’avait donné en me mettant au monde. Prenant ma plus belle moue désapprobatrice, je la fusillai d’un regard noir et extrêmement critique. Mais, elle se contenta de contourner l’obstacle en changeant simplement de place. Je me suis mis à pester intérieurement en la maudissant de toute mon âme. J’aurais dû l’envoyer chier mais ce n’était guère dans mes habitudes. Et on ne change pas facilement ce genre d’habitude. — (…) je deviens folle, je pense à toi sans cesse. Je ne devrais peut-être pas, ce n’est vraiment pas très raisonnable…— Oh si, si… moi c’est pareil, exactement pareil, je pense exactement comme toi.— Hihi… génial… les mamans sont souvent très curieuses, n’est-ce pas ? Au fait, tu me dis si t’es vraiment trop gêné.— Oh non, absolument pas, je trouve ça formidable. (Mes propos étaient complètement décousus, je racontais n’importe quoi)— J’ai un petit quart d’heure où je suis libre comme l’air, où je peux te dire que je t’aime, que je pense très très fort à toi. Je ne pensais pas que l’amour pouvait être quelque chose d’aussi fort, je me sens comme une petite ...
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