Monstrueuse - Rencontres du troisième type - Histoires de Sexe

Monstrueuse - Rencontres du troisième type

... puce soumise à la tempête. Cela m’emporte comme un raz de marée mais c’est tellement bon. Oui, tellement bon. À certains moments je suis véritablement incapable de rien faire, comme dans un autre monde. Je vois les autres parler, ils parlent comme des poissons sans qu’aucun bruit ne sorte de leurs bouches et moi je suis comme entourée de nuages, je vogue dans le firmament, je suis… infiniment bien, je ne me suis jamais sentie aussi bien de ma vie. L’envie de crier très fort« MOI AUSSI, MOI AUSSI, si tu savais comme MOI AUSSI ». J’ai claqué une talonnette sur le carrelage en signe d’agacement profond mais la pieuvre était tenace, m’engluant de toutes ses tentacules. Et elle faisait semblant de fureter dans la boîte à couture en sifflotant d’un petit air guilleret. Exaspération ! — Tu crois qu’un jour on pourrait se voir ?— Oui, au plus tôt— Mais chez toi, chez moi, au lycée, à la fac, il y a, comme qui dirait, des p’tits espions partout. J’aimerais un endroit où on soit tranquille, rien que toi, rien que moi.— Ce sera une surprise— J’adore les surprises. À propos de surprise, tu vas en avoir une si tu ouvres ta boîte, une très grosse surprise. Tu vas voir à quel point je peux être cinglée.— Je n’en doute pas une seule seconde.— Smac, smac, j’te laisse mon amour, je ne suis plus seule, y-a quelqu’un qui vient. A peine avais-je raccroché… — Mais qui est cette gentille jeune fille. Je la connais ? Il me semble reconnaître sa voix. — Non, je ne crois pas. Enfin, je ne pense ...

... pas.— Elle est à la fac avec toi ?— Non, elle est dans une autre école.— En tout cas je la trouve bien sympathique. « Et bien, tant mieux, comme cela, si demain tu la trouves très moche, et bien ça fera une moyenne. » — Elle est déjà venue ici ?— Non, jamais.— Tu en es sûr ? J’ai encore trouvé une de ses petites culottes en refaisant ton lit. Tu devrais peut-être lui dire de faire un peu plus attention. (Avec un petit sourire en coin, du genre « Je sais tout car j’suis ta mère, j’te connais comme si j’t’avais fait »)— …— Remarque, ça nous tranquillise, ton père et moi, parfois on désespérait de te voir un jour sortir avec une copine. J’espère qu’un jour tu nous la présenteras. Comme quoi, tout le monde peut se tromper, heureusement que je suis pas pédé sinon j’aurais eu droit à un sérieux mélodrame. Je pense que les parents ont toujours du mal à imaginer leurs enfants en train de se faire empapaouter comme des rustres. — Enfin, je ne voulais surtout pas vous déranger. À chacun sa petite vie, hein, mon grand. Ben voyons. C’est à la suite de petites phrases comme ça que vous avez envie de devenir zoophile, de niquer des chèvres ou de vous faire mettre par des ânes… pour faire chier, rien que pour faire chier. L’univers bien pensant est tellement médiocrement atroce qu’il faut parfois le laminer à coups d’amplis sursaturés, de déviations névrotiques et parfois même de drogues très dures. J’ai toujours pensé que le petit n’importe quoi des ados n’était en somme qu’une toute petite ...