L'amour
Datte: 02/05/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
jeunes,
amour,
intermast,
pénétratio,
init,
amourpass,
... de quoi. Il monte, ferme sa portière, me fait un signe de tête et démarre. En remontant chez moi, je lis la carte… m’arrête soudain, les jambes coupées, le souffle suspendu. Que faut-il penser du message qu’Adam m’envoie ? En arrivant près de mon appartement, j’entends soudain le téléphone sonner, et cours à l’intérieur pour décrocher. — Allô ? dis-je en haletant, encore assez étourdie par tout ce qui m’arrive.— Elyne ? Adam. Tu as reçu mon bouquet ? J’ai du mal à réfléchir. — Ou… oui, parviens-je enfin à balbutier. Adam que…— Chuuut, coupe-t-il assez mystérieusement. Au revoir Elyne. Je te rappellerai… Et Adam raccroche. Je pense à lui, je pense aux fleurs, je pense à rien, à tout, tout se mélange dans ma tête. Il faut vraiment que je dorme ; mais je reste là, le combiné à la main, les yeux dans le vague. Comment vais-je bien pouvoir reparler normalement à Adam maintenant ? Qu’est-ce que veulent dire ces fleurs ? Essaie-t-il de me faire comprendre que grâce à moi il reprend goût à la vie ? Ne suis-je pas vaniteuse en pensant cela ? Je me sens stupide ainsi, le téléphone coincé dans la main, en train d’échafauder maintes intrigues, intrigues bêtes et ridicules. Tout simplement, est-ce qu’Adam se fiche de moi ? Après tout, je ne connais rien de lui. Enfin, pas tant de choses que ça. S’est-il trompé dans le choix de ses fleurs, ou bien m’induit-il sciemment en erreur ? Je raccroche brusquement, mon regard se focalisant sur ma chère lettre, sur le chevet. Un flot de bonheur et ...
... de confiance en l’avenir monte en moi, me faisant trembler de joie. Peu importe comment agit Adam. Mon rêve se réalise. Il ne pourra jamais m’enlever ça. Trois mois passent. Et puis un jour, je sors de mon studio, descends dans la rue, me rends à la plus proche librairie, et devant la vitrine, j’hésite, le cœur battant la chamade. L’espoir m’étouffe, l’appréhension aussi. Je pousse enfin la porte de la boutique et entre. Le libraire, René, qui me connaît bien, me sourit derrière son comptoir. Il s’écrie soudain : — Elle est là, Mademoiselle, elle est là ! Je bondis de joie et sans réfléchir, lui saute dans les bras; nous nous étreignons amicalement. Puis il me mène jusqu’au rayon miraculeux, et avec ferveur, presque avec humilité, je saisis la revue et la feuillette. Eh bien voilà, j’y suis. En bonne place dans la revue de prestige figure ma nouvelle. Tout a été publié sans le moindre accroc. Un sentiment proche du sacré m’envahit, m’emporte. Je jette un coup d’œil au libraire ; il me fixe de ses petits yeux bleus et rieurs. Je voudrais parler mais aucun son ne sort de ma bouche. Il rit et me dit qu’il comprend, puis il retourne vers l’entrée de la librairie. Je repose la revue, échange encore quelques propos ravis avec René, puis je me précipite jusqu’à mon immeuble, courant à toute vitesse sur les trottoirs gris, très peu peuplés à cette heure du matin. Je bondis sur ma boîte aux lettres sitôt la porte ouverte et l’arrache presque de ses gonds ; oui, il est là, mon dû, un ...