1. L'amour


    Datte: 02/05/2019, Catégories: fh, hplusag, jeunes, amour, intermast, pénétratio, init, amourpass,

    ... exemplaire du magazine. Je le monte dans ma chambre, le pose sur mon lit, puis enfin me dis qu’il faut que je sorte, que je prenne l’air, tant est immense cette joie qui s’agite dans mon âme, cet incroyable bonheur qui palpite jusque dans mes veines. Je vais fermer ma porte lorsqu’un paquet sur le seuil, que je n’ai pas vu il y a quelques minutes, sans doute trop excitée, attire mon regard. Je le fixe, intriguée, surprise, et envahie d’un pénible pressentiment. Ma joie retombe comme un soufflé au fromage foireux. Je me baisse et le saisis. C’est une enveloppe A4 jaune, banale ; à l’intérieur, une chemise blanche, en papier dur. Il y a mon manuscrit à l’intérieur. « Montagne de Jade ». Celui que j’ai prêté à Adam. Adam dont je n’ai plus eu de nouvelles, depuis l’envoi de son bouquet et son coup de fil bâclé, il y a de cela plus de trois mois. Un pénible sentiment de déception et d’amertume me remplit soudain. Rien, pas de mot. Juste cette enveloppe anonyme glissée sous ma porte. Le concierge a dû le laisser monter. Adam est donc reparti, sans m’avoir vue, sans m’avoir parlé. Peut-être est-il resté seulement quelques secondes, peut-être n’a-t-il même pas frappé à la porte, dans la crainte que je sois quand même là. Peut-être même a-t-il attendu que je sorte de l’immeuble pour venir me rendre « Montagne de Jade » en douce. Qui sait. Des larmes aussi soudaines que désenchantées inondent mon regard, qui se fait trouble. Comme je le déteste à cet instant ! Il n’a pas voulu me voir, ...
    ... ni même me parler, ni même émettre son opinion sur une petite note, je ne sais pas, n’importe quoi. Oui, comme je le déteste de ternir ainsi mon bonheur ! De fiche par terre ma félicité que personne d’autre que lui n’aurait pu entamer ! Je referme la pochette d’un geste sec et la balance sur la commode de mon entrée, sentant mes larmes rouler sur mes joues et baigner mon visage ; je les essuie lentement, les yeux perdus dans le vide, puis je tourne les talons, descends l’escalier avec une mollesse peu familière, sors de l’immeuble dans l’air calme de ce début d’avril ; il fait assez chaud, l’air est doux, le soleil illumine le ciel qui est d’un bleu pur. Je tente de vider ma désillusion de mon esprit, n’y arrive pas. Comment ai-je pu croire qu’entre nous il y avait quelque chose qui commençait ? Comment ai-je pu croire que si je n’ai plus de nouvelles de lui, c’est parce qu’il a trop de travail ? En tout cas, il a eu le temps de déposer le manuscrit, exprès sous ma porte, pour ne pas me voir ! Après tout, il se fiche bien de moi, et j’ai été stupide de croire que je peux lui manquer autant que lui, parfois, peut me manquer. Particulièrement le soir, lorsque je bois du café, l’esprit plongé en arrière, lors de cette soirée si troublante. Peut-être même en suis-je tombée amoureuse, ce soir-là. Un fait est certain, Adam sait comment s’approprier le cœur d’une femme. Pourquoi ai-je cru ainsi en lui ? Je choute dans une cannette de coca vide et regarde autour de moi, aveuglée par ...
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