1. L'amour


    Datte: 02/05/2019, Catégories: fh, hplusag, jeunes, amour, intermast, pénétratio, init, amourpass,

    ... la lumière trop vive. Besoin d’une bière. De l’autre côté de la rue, il y a un café que je connais bien, m’y rendant souvent après les cours. Je traverse et y entre. Jele vois tout de suite. Assis sur une banquette près des fenêtres, le nez plongé dans la revue où ma nouvelle a été publiée, Adam lit, profondément concentré. Je serre les dents, irritée contre ce destin qui me joue les tours les plus vilains, possibles et imaginables. Je m’apprête à ressortir discrètement quand soudain le barman, que je connais bien, m’aperçoit et me salue d’un ton outrageusement fort (ils ont de la voix, les Marseillais…). Adam lève brusquement les yeux sur moi. Je reste pétrifiée. Il me reconnaît et se lève à moitié, brutalement, l’air surpris. Ses yeux bleus ne quittent pas les miens. Je sens une boule de chagrin se coincer dans ma gorge ; il me fixe intensément mais n’ébauche pas un geste vers moi ; incapable d’en supporter davantage, je pivote soudain sur mes talons, et sors rapidement du café, courant dans l’air tiède du matin, pour la deuxième fois de la journée. Le silence de mon studio me comprime la poitrine. Vingt heures passées. Affalée dans mon canapé, les yeux bouffis, déjà en chemise de nuit, regardant sans les voir les images défiler à la télé. J’ai coupé le son. Je sommeille à moitié. Aujourd’hui une de mes nouvelles a été publiée pour la première fois. Personne n’a téléphoné. Personne n’est venu. Ma famille est loin, ne s’occupe plus trop de mes affaires. Je n’ai pas de ...
    ... petit ami et mes amies sont en week-end chez leurs parents. Quant à ma sœur bien-aimée, elle est en ce moment au Québec avec son copain, et son téléphone est sur répondeur. Personne ne partage ma joie. Personne ne partage mon chagrin. La sonnerie de l’entrée me fait sursauter, je me redresse et regarde la porte d’un air abasourdi. Mon voisin peut-être ? Et si j’allais chez lui ? Il essaiera probablement de me mettre dans son lit, comme il s’y essaie depuis trois ans. Cette fois, je pourrais le laisser faire, me débarrasser de cette ignorance qui me gâche la vie. Elle et mon côté incroyablement fleur bleue. Je me précipite et ouvre la porte, sans songer à ma tenue. Appuyé contre le chambranle, l’air fatigué, il me regarde avec des yeux voilés. — Bonjour Elyne, murmure-t-il. La surprise et l’incompréhension me coupent le souffle. — Adam ?! Ma voix est basse et enrouée. Il hoche la tête avec un mince sourire qui n’atteint pas ses yeux. Je surprends le petit coup d’œil qu’il jette par-dessus mon épaule, comme pour s’assurer que je suis seule. Je n’y comprends plus rien. Je croyais qu’il ne voulait plus me voir. — Je peux entrer ? demande-t-il avec hésitation. Je le fixe d’un air confus et blessé à la fois, soupire et fais demi-tour, me plantant au milieu de mon studio, puis me retournant pour le regarder. Il entre, ferme soigneusement la porte, évitant mes yeux. Je m’aperçois alors qu’il tient une bouteille à la main. — Que viens-tu faire ici ? attaqué-je d’emblée. Il hausse les ...
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