L'amour
Datte: 02/05/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
jeunes,
amour,
intermast,
pénétratio,
init,
amourpass,
... ensemble jupe/corsage ajusté, très moulant. Autant aller en boîte, les bibliothèques étant fermées. Comme attirée par un aimant, je me rapproche encore de la fenêtre. La lune semble m’appeler. Impassible, elle glisse dans le ciel sombre, jouant à cache-cache avec les nuages. Il fait noir. Il est 21 heures. Trop tôt. Je me change encore et cette fois enfile simplement sur mon corps nu un jean bleu et un tee-shirt noir. Je me demande s’il fait encore chaud dehors. Autant m’en rendre compte par moi-même. J’attends un moment, bercée par un klaxon qui semble venir du haut de la rue. Puis je mets des baskets et sors de chez moi. L’escalier est obscur, je ne vois pas grand chose, mais je ne veux pas allumer. La lumière est tellement blessante parfois. J’arrive en bas lorsque je me rappelle avoir oublié de fermer mon studio à clé. Avec un juron inaudible, je fais demi-tour et remonte les marches deux à deux. Arrivée au palier, je suis alertée par un bruit de clé ; dans un rectangle de lumière, mon voisin sort de chez lui, en habit chic, se préparant visiblement à aller à une soirée. Il ne m’a pas vue, j’oblique donc vers l’ascenseur ; mais il entend les couinements de mes semelles et doit apercevoir un mouvement dans l’obscurité. — Qui est-ce ? demande-t-il, surpris. Jouant le tout pour le tout, je feins de ne pas l’avoir entendu et au lieu de m’engouffrer dans l’ascenseur, ce qui m’aurait obligée à lui faire face, et là, impossible de l’éviter, je décide sur une impulsion de ...
... monter plus haut dans l’escalier ; je me cogne aussitôt contre une silhouette, perdue dans le noir et que je n’ai pas pu voir. Cela me surprend totalement et je jette un cri effrayé, tandis qu’une forte odeur de tabac me frappe les narines. Le voisin inquiet allume l’escalier et se poste derrière moi. Je cille violemment et reconnais Adam, assis sur une marche, l’air imperturbable, une cigarette calée entre ses doigts, me regardant avec indifférence entre ses paupières plissées. Cela me fait un tel choc de trouver un homme là où j’ai cru qu’il n’y avait personne, et qu’en plus cela soit Adam, que je croyais parti depuis une demi-heure, que je me mets à trembler violemment, me sentant vaciller sur la marche. Adam doit le sentir car il passe immédiatement un bras autour de ma taille pour m’empêcher de tomber, toujours silencieux. Mon voisin me demande depuis plus de dix secondes si je vais bien, si je connais cet étranger, s’il n’est pas dangereux. Je retrouve enfin mon équilibre et un semblant de maîtrise de moi. Je foudroie Adam du regard, qui me lâche subitement, non sans effleurer mes fesses au passage, le fumier. Il me regarde droit dans les yeux quelques secondes, avant de les fixer derrière moi, contemplant d’un air ennuyé, par dessus mon épaule, mon voisin qui monte les marches, décidé à jouer les héros et à sacrifier sa soirée. Je fais demi-tour, prodigieusement agacée. — Je vais très bien, dis-je assez sèchement. Merci de votre sollicitude, mais cet étranger est un de mes ...