1. Une petite amourette


    Datte: 06/05/2019, Catégories: fh, fplusag, boitenuit, danser, Collègues / Travail amour, cérébral, revede, nonéro, amourcach, regrets,

    ... et me laisse berner. L’ouvrage est démoniaque au point que je soupçonne Satan, et cherche le serpent mais c’est trop tard, il m’a déjà inoculé le venin. Ma conscience se rebiffe, lutte, convoque l’autodérision. Le ridicule ne m’échappe point et j’ai un peu la trouille du jeu interdit. Le garde chiourme de mes pensées attise les frayeurs, brocarde le grotesque tandis qu’un diablotin immisce son fiel et plaide l’innocuité sinon l’innocence. Depuis quand serait-il malséant de reconnaître et admirer la beauté ? L’argument ne me trompe pas, ma lucidité filtre le prétexte fallacieux mais en retour mon irritation grandit et j’en conçois plus d’hostilité. Il me faut quelques semaines pour trouver l’équilibre et une certaine quiétude, sinon la sérénité. Ridicule ? Je le suis en effet de m’enticher de la sorte d’un gamin d’au moins dix ans mon cadet, d’autant qu’on n’attend pas ce genre d’errements d’une mère de famille, mère de trois filles adorables et magnifiques dont l’aînée est déjà une ado délurée. Suis-je à ce point vulnérable pour m’amouracher ainsi ? Ô mon époux, pourquoi me délaisses-tu ? Où sont nos vertes années ? Mon Dieu, qu’il est loin le temps de l’insouciance, le temps quand notre bonheur se nourrissait d’un rien, qu’il suffisait d’être ensemble et le reste du monde disparaissait. Chéri, ne mesures-tu pas le temps qui passe ? Oh pardon ! Tu n’as pas de temps pour la métaphysique, tu vas au foot entraîner la relève. M’aimes-tu encore ? Mais oui, bien sûr, rétorques-tu ...
    ... du ton un poil impertinent dont tu ne te dépars jamais. Naturellement, ce n’est pas la réponse que j’attends et, à vrai dire, je ne sais plus ce que j’espère. Un sursaut peut-être qui ferait voler en éclat le carcan de cette routine périlleuse, funeste même dans laquelle notre amour est en train de sombrer. Les questions existentielles résonnent plus fort que jamais depuis que mon âme s’est noyée dans les yeux aux couleurs des lagons, et la polémique intérieure n’en finit pas de me tirailler, si bien que je me réfugie dans l’hyperactivité pour tromper le vague à l’âme et oublier les atolls autant qu’Éros. Mon rêve ressurgit quand je m’y attends le moins, m’emporte vers quelque contrée paradisiaque et me berce d’utopies au point que la frustration n’en est que plus grande quand la censure de mes inhibitions vient mettre bon ordre et me rapatrie impitoyablement aux motifs des obligations familiales, de la morale, de la fidélité, du boulot ou bien je ne sais quoi encore. Mes rêves ne sont-ils pas innocents ? Sans doute pas tout à fait, sinon pourquoi la culpabilité me turlupinerait-elle autant quand mon imagination plonge, tête première, dans les eaux limpides du Pacifique. Bizarrement les zélés censeurs qui siègent en collège aux abords de mon cervelet, taisent leurs subtiles arguties quand je torche la merde de papa en compagnie d’Arnaud. Une prémonition me souffle qu’il arrive. C’est lui ! Il toque, c’est sa frappe, je la reconnais. Mon cœur bat plus fort, la tête me tourne, ...
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