Les six petits cochons
Datte: 08/05/2019,
Catégories:
bizarre,
telnet,
nonéro,
policier,
... froid s’est apaisée. Redoutant de me cogner, je marche avec précaution sur ce qui semble être un sol de terre battue, probablement celui d’une cave. De nouveau, le ramdam des clefs, suivi d’un grincement métallique. J’entends alors s’élever des murmures. Il y a ici plusieurs personnes qui chuchotent entre elles. Ça ne me dit rien qui vaille ! Je me crispe, m’arc-boute, refusant de me mouvoir. Tentative aussi désespérée que vaine… Une grande bourrade dans le dos me propulse droit devant. J’esquisse une glissade maladroite, trébuche et perds l’équilibre. Ma tête heurte violemment une paroi. Craquement sinistre au niveau de ma nuque, un flash énorme illumine ma nuit et mes genoux se dérobent sous moi. ooOOOoo J’émerge peu à peu. Un horrible mal au crâne me vrille les tempes… Je ne sais pas combien de temps a duré mon absence, mais je suspecte un diablotin malicieux d’en avoir profité pour tenter une trépanation à coups de batte de baseball. Ma situation n’est guère brillante. Suite au télescopage de mes vertèbres cervicales, j’ai le cou magistralement bloqué. Quant aux deux masses inertes pulsant dans mon dos, mon esprit inventif tente de me persuader qu’il s’agit bien de mes mains. Je me rends compte que je ne peux plus les bouger. Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est l’angle bizarre que forme mon épaule gauche avec le restant de mon corps. Prenant appui sur un coude, j’essaie de me redresser. Une douleur fulgurante me cloue au sol aussitôt. J’ai dû me démettre l’épaule en ...
... tombant.« À moins que ce ne soit carrément une fracture », suppute mon instinct défaitiste. Mon front se couvre d’une sueur aigrelette, tandis que des vertiges m’assaillent. La cagoule et le bâillon sont restés scrupuleusement en place. Se libérer de ce genre de gadgets serait un jeu d’enfant pour un contorsionniste, même de seconde zone. En ce qui me concerne, et vu mon état, il va bien falloir me résoudre à rester dans le noir, tout en observant le silence. — Alors ça y est, on s’réveille ? siffle une voix, à moins d’un mètre. Je sursaute violemment. Nouveau flash de douleur. Le gag-ball se charge d’étrangler mon cri en un gargouillis pitoyable. Bon Dieu ! J’avais presque oublié que je n’étais pas seul dans le coin… — Si tu piges ce que je dis, secoue la tête, poursuit la voix, imperturbable. Je dodeline précautionneusement du chef. Mon cou me lance, mais ça reste supportable. Qui est donc ce type qui me parle ? Un complice de ceux qui m’ont enlevé ? Ou bien une autre de leurs victimes ? La seconde hypothèse me parait la plus plausible. Alors dans ce cas, pourquoi ne me détache-t-il pas !? — Bon, il faudrait que tu t’approches, là ! ordonne sèchement la voix. D’ici, je peux rien faire… Je me résous à lui faire confiance, et me traîne comme je peux dans sa direction. De toute façon, ai-je vraiment le choix ? Mon crâne heurte soudain des barreaux métalliques. Paradoxalement, la souffrance qui déferle dans mon cerveau exténué fait jaillir une lueur de compréhension. Je suis ...