1. Les six petits cochons


    Datte: 08/05/2019, Catégories: bizarre, telnet, nonéro, policier,

    ... Mais par pitié, laissez-moi… Comme s’ils pouvaient lire dans mes pensées, leurs pas s’arrêtent justement devant ma cellule. Une clef s’introduit dans l’imposante serrure et déverrouille la porte grillagée. Pas de doute, c’est bien pour moi qu’ils sont là ! Leur présence dans ma cage agresse tous mes sens et pourtant je n’arrive pas à croire ce qui m’arrive, à accepter l’inéluctable réalité. Qu’ils soient venus me chercher en premier est inique, illogique. Bref, parfaitement intolérable… Une de ces brutes me caresse la nuque avec sa matraque, avant de me pousser dans le dos jusqu’au mur. Ils m’aboient de croiser les poignets derrière moi, ce que je fais de mon mieux malgré l’incendie dans mon épaule. Ils m’entravent, serrant la corde sans pitié sur mes plaies sanglantes. Puis, ils me passent un nœud coulant autour du cou et me sortent de ma cage, comme un chien qu’on tient en laisse. ooOOOoo Une boule d’angoisse me broie le larynx. Je suis menotté sur une grande table métallique, au beau milieu d’une pièce sombre qui fait foutrement penser à une salle de torture. Sous mon dos décharné, la surface glaciale et lisse évoque inévitablement le plateau d’une table de dissection. J’ai bien failli tourner de l’œil, au moment où ces salauds m’ont enchaîné aux quatre coins de ce chevalet. La souffrance n’aurait pas été pire s’ils m’avaient arraché le bras gauche ! En tout cas, les lourdes menottes en acier trempé font vrai. On dirait d’authentiques bracelets deCarabinieri. Le seul ...
    ... éclairage dans cette grande salle provient d’un néon, fixé à moins d’un mètre au-dessus de mon corps entièrement nu. Mes agresseurs se tiennent dans l’ombre, juste au-delà du faisceau de lumière verdâtre. Même en me dévissant le cou, je n’arrive pas à voir leurs visages. Leur discipline quasi militaire et leurs crânes rasés font penser à une quelconque milice néofasciste. Bien que j’aie à présent une idée de leurs motivations, je ne sais toujours pas qui sont réellement ces salopards. Ce qui est sûr, c’est que j’ai affaire à de grands malades ! — Hé bien, Severini ? Tu l’ouvres un peu moins, ta grande gueule, hein ! cingle une voix gutturale sur ma droite.— Qui êtes-vous ?— Question sans intérêt. Tu devrais plutôt te demander ce que l’on compte faire de toi…— J’ai… j’ai de l’argent ! Je vous donnerai tout, si vous me laissez partir !— On n’en a rien à foutre, de tes minables économies ! Non, Severini, le fric te sauvera pas. Ni toi, ni aucune autre de ces vermines décadentes.— Mais alors, qu’est-ce que vous voulez ? Pour toute réponse, le chef des cagoulés s’approche et brandit sous mon nez des instruments chirurgicaux. Pas n’importe lesquels. Une petite scie circulaire et un scalpel immaculé, au fil étincelant. Je secoue la tête en blêmissant. C’est un véritable cauchemar ! Une salve de crissements métalliques salue mes geignements terrifiés. Le rire de ce type est inhumain, on dirait le caquètement d’Alien. — Je vois que tu reconnais les attributs de ton ignoble forfaiture ! En ...
«12...678...11»