Les six petits cochons
Datte: 08/05/2019,
Catégories:
bizarre,
telnet,
nonéro,
policier,
... toute charte de bienséance, même laxiste - n’ont pratiquement jamais franchi les limites fangeuses de « l’underground ». Des brûlots, que monsieur met à disposition d’un public avide – réduit, mais fidèle - sur son propre site Web. La ronde infernale se poursuit par un jeune gars qui nous livre des détails sur son goût immodéré pour la rédaction de textes scatologiques et zoophiles. Un troisième larron, à la fine moustache aristocratique, prend ensuite la parole. Ce type, engoncé dans une robe de chambre en maille polaire, me fait penser à un psychiatre fraîchement retraité. Il discourt sereinement sur le cannibalisme et la nécrophilie, sympathiques objets de sa fascination morbide, appariés à toutes les sauces de ses délires textuels… C’est au tour de « Nausea » de prendre la parole. Vu le palmarès de ses déviances, son pseudonyme sulfureux est amplement mérité. Elle se dit volontiers dominatrice, explorant avec ses soumis et soumises toutes les perversions imaginables. Mais elle ne prend vraiment son pied que dans la description minutieuse des horreurs qu’elle leur fait subir. Ses textes, uniquement diffusés dans les recoins les plus glauques de la toile, font soi-disant référence. Du moins, pour les amateurs de ce genre de « littérature ». Quant à moi, un simple tour d’horizon de ses expériences sordides suffit à me donner envie de vomir. — Et vous ? D’où est-ce que vous tirez votre inspiration ? demandé-je alors à mon voisin de cellule.— Quel dommage que Valeriana et ...
... Ines ne soient pas ici, hein Lucius ? Elles auraient sûrement pu nous éclairer sur tes goûts, susurre la jeune femme.— Ferme ta gueule, sale pute ! crache le quidam en question. Une veine pulse à sa tempe et ses yeux lancent des éclairs. — Qui sont ces filles ? m’enquiers-je auprès de la dominatrice.— Deux de mes esclaves sexuelles, qui ont eu le malheur de partager un jour sa couche. Leur chair garde encore les traces purulentes de sa perversité… Je crois que s’il n’était pas enfermé, ce démon se serait déjà rué sur elle pour l’étrangler. Elle n’a pas intérêt à tomber un jour entre ses mains… si, bien sûr, on sort d’ici vivant. Lucius choisit de canaliser son agressivité vers quelqu’un d’autre, moi en l’occurrence, et m’apostrophe avec des accents vipérins : — Au fait, qu’en est-il de toi, Beau Parleur ? Vas-y, dévoile-nous donc tes pulsions les plus sombres, on est tout ouïe !— Moi ? Eh bien, je… La pièce s’inonde brutalement d’une clarté impitoyable, qui nous statufie. J’essaie tant bien que mal de me protéger des rayons blanchâtres qui partout ruissellent, en me couvrant le visage des mains. Nos tortionnaires sont là ! Je les entends piétiner devant les cages, cognant leurs matraques aux barreaux. Le vacarme est leur force, qui exacerbe d’autant notre débilité de victimes impuissantes. D’instinct, je me courbe vers le sol, me faisant insignifiant et effacé, comme si cela pouvait me faire disparaître à leurs yeux.Choisissez n’importe qui, et faites-lui ce que vous voulez ! ...