1. Ma main et moi


    Datte: 15/05/2019, Catégories: fh, ffh, fbi, Collègues / Travail médical, handicap, campagne, douche, intermast, Oral pénétratio, init,

    ... a mis dix jours avant de s’apercevoir qu’il y avait un problème. C’est vous dire. Pour résumer, je n’ai pas de doigts à la main droite. Enfin, pas vraiment. Ils sont juste esquissés. Mais voilà, si j’avais eu mes deux mains, rien ne serait arrivé. Ce jour-là, j’avais donc préparé un vélo pour moi, inversant les freins, l’arrière désormais commandé par la main gauche. Le temps de préparer les sacs, et nous nous étions tous retrouvés dans la piscine, une petite heure avant le dîner. Nous étions en file indienne, Delphine devant, plutôt mignonne dans son short kaki et son tee-shirt blanc. Et visiblement rien en dessous. Après tout, faute de grive, on va tâcher de manger du merle ! Un petit groupe la suivait, surtout des garçons bien sûr, prêts à foncer sur les routes de campagne. Mais heureusement, ils obéissaient aux consignes. Pas un n’essaya de dépasser l’animatrice. Il y avait pas mal de circulation sur le début du parcours. D’ailleurs, nous avions scindé le groupe en deux pour permettre aux voitures de nous doubler tranquillement. Je m’étais mis à l’arrière, avec la trousse à pharmacie et fermais la marche, précédé par quelques filles âgées de quatorze à seize ans. Je m’étais adapté à leur rythme, elles qui n’étaient pas trop sportives. Nous avions le temps d’admirer le paysage, de discuter un peu, de plaisanter. Nous n’avions pris que les gourdes, puisque le directeur emmenait les sacs en voiture au camping qui nous attendait. Mais petit à petit l’écart entre les deux ...
    ... groupes s’était creusé. Mine de rien, les garçons poussaient à la course et Delphine s’était un peu laissée prendre au jeu. . La circulation s’était ralentie, jusqu’à ne plus croiser que de rares voitures. Nous avions bien entendu choisi les petites routes de campagne. Il devait être dix heures et la journée s’annonçait chaude. Il y avait peu d’ombre, les arbres étant peu nombreux au bord de cette route. J’espérais que le camping serait un peu ombragé. Au détour du virage, la pente apparut. Elle était magnifique. Une longue descente bien droite, remontant en face telle une montagne russe. Une invitation pure et simple à la course. Ne manquait que le looping. Un mot d’encouragement aux filles, qui ne se firent pas prier, et nous voici lancés à toute allure. Quelques tours de pédale pour prendre encore plus d’élan et franchir d’un coup la descente et la monstrueuse montée qui se profilait, et nous filions, heureux de profiter de l’occasion. La vitesse augmentait, le vent de la course nous fouettait les yeux. Nos tee-shirts, plaqués contre le torse, se gonflaient dans notre dos et claquaient agréablement derrière nous. Les roues tournaient follement, minces rubans gris. Quelques cris fusaient, peur anticipée. Mais personne n’aurait ralenti. Je relevai la tête et regardai au-delà du panneau "virage dangereux" la longue montée qui se profilait, et que nous comptions vaincre avec notre élan, et peut-être quelques coups de pédales résolus. Pour nous tous, je le savais, la montée se ...
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