1. Natasha & Franck (24)


    Datte: 15/05/2019, Catégories: Transexuels

    ... vie de ta chérie pour que tu me traites un peu mieux ? Elle s’approcha doucement du lit et posa le bout d’une de ses griffes dans la main ouverte de Natasha. ─ Crois-tu qu’elle pourrait encore jouer si je perçais sa main ? Je fulminais. J’avais envie de lui sauter à la gorge, de serrer très fort, de l’étrangler, de lui tordre le cou. Mais le temps de franchir la distance, aussi courte soit-elle, Natasha aurait déjà la main transpercée. ─ Quel dilemme, n’est ce pas ? Mais vas-y, je t’en prie, essaye. Je te promets de ne pas bouger. J’ai vraiment envie de voir si tu es capable de le faire. Contre toute attente, à peine eut-elle fini sa phrase que ma main se refermait déjà autour de son cou. Je commençai à serrer, et pourtant son visage restait impassible. Je lisais comme un amusement dans ses yeux. Elle me narguait, tout simplement. ─ Oups, murmura-t-elle. Je fermai un instant les yeux, tournai malgré tout la tête vers la main de Natasha, n’osant cependant pas regarder. Je soulevai à peine une paupière, craignant de constater l’étendue des dégâts. Je l’entendis rire. Elle n’avait pas bougé et la main était intacte. Je soufflai, soulagé. ─ J’ai dit « oups » parce que même si tu avais serré ta main longtemps, très longtemps, tu n’aurais pas pu m’étrangler : on ne tue pas ce qui est déjà mort. ─ Quoi ? Tu es morte ? Mais quand ? ─ Je ne sais pas. Bientôt, peut-être. Mais ne suis-je pas déjà morte pour toi ? ─ Arrête de jouer sur les mots, ce n’est pas drôle ! ─ Tu aimais ...
    ... pourtant ça, jouer sur les mots. Tu n’aimes plus ? Elle se dirigea vers la fenêtre et laissa filer quelques secondes. Elle posa la paume de sa main droite contre le carreau. ─ N’est ce pas paradoxal ? Tu te jettes sur moi, prêt à m’étrangler, et lorsque je te dis que je suis morte tu t’inquiètes de savoir ce qu’il m’est arrivé, comme si une infime partie de toi tenait encore un peu à moi. Elle tapota ses griffes contre le verre, comme pour égrener le temps qui passait, décompter les secondes. Elle se retourna et la lumière accrocha des larmes qui perlaient dans ses yeux. ─ Pourquoi ne veux-tu pas dire tout haut ce que je te demande de dire ? ─ Parce que ça ne t’apaisera pas. ─ Qui sait ? ─ OK alors, si tu y tiens tant que ça… Je m’emmerdais au pieu avec toi, tout simplement. ─ Je sais, dit-elle tristement. Mais pourquoi n’as-tu pas cherché à m’initier à ce que tout ce que toi tu connaissais dans ce domaine ? ─ Parce que je n’en avais pas la patience. Je voulais… j’aurais juste voulu que tu sois un peu moins coincée… ─ C’est sûr, passer après Marie, je comprends maintenant qu’il fallait s’accrocher. Mais tu n’as même pas essayé. ─ Si, mais tu te braquais dès que je te disais quelque chose. Même sur d’autres sujets, toute contrariété prenait des proportions exagérées. Rappelle-toi le concert des Stones… ─ Quoi ? Mais tu n’as même pas voulu y aller. Non, effectivement, je n’avais pas souhaité me taper le voyage à Paris : tout simplement parce que je n’en avais aucune envie. Payer une ...
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