Le revers de la médaille - Histoires de Sexe

Le revers de la médaille

... peu rassuré par le vouvoiement.— Oh, je suis désolée, j’aurais dû m’en apercevoir moi-même… dit-elle avec un air enfantin volontairement exagéré.— Ce n’est pas grave, vous devez avoir l’habitude, vu votre… métier… Rosine se tait. Elle semble un peu vexée, mais cherche à le cacher. Elle paraît un peu déstabilisée. — Vous êtes sûrs que vous voulez de moi ?— Oui, oui, ne vous inquiétez pas… Je vous payerai.— Ah !— Si vous voulez, je vous paye tout de suite.— Ce n’est pas la peine… Alors, on va chez vous ?— Non non, on ne va pas chez moi.— Ah ? Et où est-ce que vous m’amenez avec votre voiture, alors ?— En dehors de la ville.— Ah d’accord, fait alors Rosine avec amusement, vous voulez faire ça dans la nature… Finalement, j’ai compris, vous aimez tout ce qui reste naturel…— Euh…— Allez, lance-t-elle avec un regard brûlant, amenez-moi dans votre petit endroit caché… Là-bas je ferai tout ce que vous voudrez… C’est rare les clients polis comme vous. Pour la première fois depuis bien longtemps, j’ai envie de faire mon travail consciencieusement… *** La voiture s’arrête au bout d’un chemin de terre, en pleine campagne. Encore une fois, l’arrêt est suivi d’un long moment de silence. C’est Rosine qui entame la conversation: — On ne sort pas ? Vous voulez faire ça dans la voiture ? Monsieur Alain ne répond pas. Il garde les yeux rivés devant lui et ne bouge pas d’un cil. Rosine ne sait trop que faire. Elle le fixe en attendant désespérément une réponse qui ne vient pas. — Mais enfin, il ...

... faut que vous me disiez ce que vous voulez que je fasse…— Je veux que vous m’écoutiez.— Oh, fait Rosine avec un regard provocateur, vous voulez donc une relation de soumission ?— NON ! crie Monsieur Alain avec colère, non, non, et encore non ! Vous ne comprenez pas… Je ne vous paye pas pour le sexe !— Quoi ? lance Rosine, surprise et vexée.— Depuis le temps que je veux vous le faire comprendre…— Et pourquoi tu me payes alors ?— Pour autre chose…— Ouais je vois, fait la prostituée avec dégoût, t’es encore un des ces mecs qui me payent parce qu’ils ont pitié de moi…— Hein ?!— Tu peux te les garder tes billets, sale bouffon, j’ai rien à me reprocher et je suis fière de ma vie, qu’est-ce que tu crois ! Et c’est pas la peine de me faire la morale, pauvre abruti ! Faut pas te croire gentil, j’en ai déjà connu qui font ça, et qu’ils aillent se faire foutre ! Laissez-nous vivre !— Non mais qu’est-ce que tu me chantes ! Calme-toi, j’ai rien dit de tout ça !— C’est ça…— Ecoute, je te promets que je ne suis pas là pour te faire la morale, ni parce que j’ai pitié de toi. Laisse-moi t’expliquer, au moins.— Pff…— Si je suis là, c’est parce que j’ai tout perdu.— Mon cul…— J’ai tout perdu, je ne suis plus rien, et je n’ai plus personne. Je suis venu chercher quelqu’un à qui je pourrais raconter ma vie, j’en ai besoin, il faut que j’évacue, ou sinon je vais me tuer.— Qu’est-ce que j’en ai à foutre de ta vie moi ? J’ai mes soucis à moi, ça me suffit largement.— Et quand on te demande de baiser, ...