Le revers de la médaille
Datte: 16/05/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
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... t’en as pas rien à foutre ? demande Monsieur Alain, sur les nerfs. Tu en as envie ?— C’est pas pareil ça, c’est mon métier.— Et bien voilà : C’est quoi ton métier au juste ?— Me faire sauter.— Et plus précisément ?— Qu’est-ce que tu me chantes ? Où tu veux en venir ?— Ton métier, à ce que je sache, c’est simuler le plaisir.— Ouais. Ça te gêne ? lance Rosine, de plus en plus agressive.— Pas du tout, répond Monsieur Alain. Bref, je disais donc : ton métier c’est de simuler. Et bien, ce que je te demande, c’est de simuler quelqu’un qui m’écouterait jusqu’au bout, en me laissant déballer ma souffrance. Rosine ne répond rien. Elle semble troublée, sur le moment. — Alors ? fait Monsieur Alain, plus calme. Aucune réponse. Il reprend : — Au moins, ça sera une soirée reposante, pour toi.— Bon, ok.— Ben voilà, on y est arrivé… S’ensuit un long silence. Rosine est toujours en colère, mais se calme au fur et à mesure. Monsieur Alain semble lui plus à l’aise à présent, comme débarrassé d’un gros fardeau. Soudain, on entend des crépitements. Des gouttes d’eau tombent sur le pare-brise. Il y en a peu, au début, puis la tombée se déchaîne et se fait de plus en plus violente. Rosine et Monsieur Alain observent la pluie qui affirme de plus en plus sa présence, et qui couvre enfin les bruits infimes de leurs mouvements. Ils se sentent mieux. L’ambiance se relâche. Rosine n’est plus en colère. — Excusez-moi, dit-elle. Je me suis énervée comme une gamine.— Ce n’est pas grave, je me suis ...
... comporté de la même manière. Et merci de recommencer à me vouvoyer, je préfère…— J’ai vu ça, fait-elle en souriant— Vous cernez facilement les gens hein ? lance Monsieur Alain en lui rendant son sourire.— Je me débrouille, oui… dit Rosine, les yeux dans le vague. Puis ils se taisent. La pluie est de plus en plus agressive. Il semble qu’une rivière coule maintenant sur le pare-brise de la voiture. Les lumières des étoiles sont brouillées et étalées, elles en deviennent plus étincelantes encore. — Ben alors, racontez-la moi, votre histoire…— Oui…— Allez, lancez-vous… Je suis là pour vous écouter !— Oui, mais…— Mais ? Monsieur Alain devient hésitant. Il recommence à se faire nerveux. — Finalement, je crois que ça me gêne que vous simuliez… J’aimerais tellement que vous vous intéressiez vraiment à moi… Silence. Rosine le regarde, comme déçue. — Mais, si je vous dis que je ne simule pas, vous penserez que ce n’était finalement pas un travail et vous n’allez pas me payer…— Ecoutez…, commence Monsieur Alain, l’air sérieux. Je vais vous payer tout de suite. Il sort de son portefeuille un tas de billets. Rosine les regarde, les yeux écarquillés. — Prenez-les. Sans aucune hésitation, la prostituée les empoigne avec une main rapace et les place sous son soutien-gorge. Pour se faire elle écarte le décolleté de son haut. Monsieur Alain ne peut s’empêcher de jeter un œil, troublé. Puis il reprend ses esprits. — Maintenant, fait-il, si vous voulez vraiment m’écouter, dites-le moi. Sinon, je vous ...