1. Essais de résistance à la chaleur


    Datte: 25/08/2017, Catégories: f, fh, hplusag, Collègues / Travail profélève, dispute, Oral pénétratio, fsodo,

    ... n’avais pas recroisé Philippe depuis qu’il m’avait invitée à participer à cette soirée. J’avais seulement reçu un mail, avec une suggestion de remise en page et un rappel pour ce soir. Le hall de l’université était bondé, et je n’avais plus l’habitude de porter des robes. Pour ne pas faire complètement nunuche, j’avais passé un trench sur mes épaules. Au loin, je crus repérer Philippe. Finalement, non, c’était sûrement un diplômé.« Ah, pas de lapin ce soir, mon gars ! » : ici, je ne connaissais plus grand monde. Fronçant les sourcils, je me dirigeai vers un petit groupe. Et cette fois-ci, je ne m’y trompais pas. — Tiens, bonsoir, lança-t-il en me faisant une place près de lui, avec un demi-sourire, comme d’habitude. Il me présenta comme sa seule doctorante, cette année, en glissant une main au bas de mon dos. J’avais dû me raidir, car il la retira aussi rapidement qu’il avait osé l’y déposer. J’étais abasourdie par son allure. C’était la première fois que je le voyais en costume : veste et pantalon noirs, chemise prune, ouverte. Pour couronner tout ça, il parlait presque avec assurance et il avait abandonné ce port de tête qui le faisait se tenir comme un géant qui se courbe pour passer une porte. Passer de groupe en groupe et serrer des paluches, ça n’était pas vraiment ma tasse de thé, mais il fallait le faire. Il fallait aussi subir les regards presque indécents de certains vieux cracks qui se croyaient assez magnétiques pour pouvoir embaucher, reluquer, et serrer des ...
    ... minettes prêtes à tout pour bosser tout en haut. Plusieurs fois dans ce début de soirée, je sentis les doigts de Philippe au creux de mes reins. Le geste aurait pu paraître déplacé : il était, en réalité, assez rassurant. Il salua une connaissance à lui, aussi venue avec son doctorant : un italien plutôt pas mal, qui travaillait sur les architectures textiles à Milan. — Tu en penses quoi, alors ? me lança Philippe.— Ça pourrait être plus intéressant, on verra ce que donne la conférence. La conférence, c’était une de ces présentations interminable et faussement élogieuse non des élèves, mais du fabuleux taux de réussite que la fac s’attribuait sur le dos de ses diplômés. Rien de très folichon, finalement. Pas une info inédite, pas un dérapage pour se marrer un peu. À la sortie, je m’approchai discrètement de la table aux petits fours, prenant une position stratégique, pour éviter d’avoir à faire face aux requins affamés qui se planteraient devant les plateaux et se serviraient jusqu’à les vider. J’apportai une part de pizza à mon directeur de recherche, occupé à débattre avec un prof de la fac’, lui aussi italien, qui semblait vouloir tenter de l’impressionner en remuant frénétiquement bras et mains. Après une bonne heure de cirage de pompes à droite, à gauche, la musique se mit en marche, et l’atmosphère se fit un poil plus chaleureuse. Je fus invitée à danser par Marco, cet étudiant italien avec qui j’avais causé quelques minutes plus tôt. Mon directeur de thèse, lui, était ...
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