1. Cuir...


    Datte: 18/05/2019, Catégories: fh, inconnu, fsoumise, hsoumis, fdomine, hdomine,

    « 212, C’est encore trop… » En recherchant son souffle, Laurence se rapproche du banc où elle a posé ses affaires. La piste d’athlétisme où elle s’entraîne est mise en valeur par la lumière puissante des projecteurs. Le tartan des 400 mètres n’a plus son rouge ocre flamboyant des débuts et les couleurs vieillissantes s’accordent avec les quelques irrégularités du terrain. Elle prend le carnet noir qu’elle a posé à côté de son sac de sport, un «coq sportif » flambant neuf. En passant les pages, elle voit les chiffres défiler, et avec un crayon note le dernier. Elle sait que pour s’améliorer elle doit allonger sa foulée et c’est l’objectif qu’elle s’est fixé en ce début de saison. Elle espère passer sous la barre des 200 foulées avant la fin d’année. Avant de refaire une tentative, elle récupère en marchant et en trottinant sur la piste. Ses muscles sont chauds sans être douloureux, et elle éprouve presque un regret de ne pas les avoir poussés au-delà de leurs limites. Elle connaît ses défauts, et celui de ne pas aller au-delà de ce qu’elle sait faire, en est un. Elle se remet en position pour faire un essai. Elle n’a pas de starting-blocks mais a représenté la position de ses pieds avec une marque à la craie. Elle pose un genou à terre, plie ses deux jambes, pose ses mains au sol, derrière la ligne de départ. Elle se met dans les conditions d’une vraie course et fait mine d’entendre le « à vos marques » du starter. Elle prend sa position de départ, ne bouge plus, attendant ...
    ... un « prêts ? » qu’elle imagine alors. Elle se met alors en déséquilibre, bascule le poids de son corps sur les bras, déplie légèrement son genou… Et enfin, elle entend le coup de feu du départ. Elle jaillit de « ses blocks » et allonge progressivement sa foulée en se redressant. À la septième foulée, elle est relevée et se penche légèrement sur le côté pour contrer la rotation du virage. À l’entrée de la première ligne droite, elle est à sa vitesse maximale et sprinte jusqu’au second virage. C’est au milieu de celui-ci que la souffrance commence à la saisir, elle sent son corps souffrir, se tétaniser, ses muscles ne sont plus aussi souples et ne la portent plus, ils se durcissent et leur poids se fait de plus en plus sentir. Dans la dernière ligne droite, elle sent la lourdeur de ses pas, l’anarchie de ses foulées et tout son corps qui gémit de la souffrance qu’elle lui inflige. Les dernières foulées ne sont qu’un supplice dans lequel elle ne voit plus que le bout de la piste qui se rapproche avec une infinie lenteur, et elle finit son tour avant que sa conscience ne l’abandonne, en 199 foulées. Pas d’étirement à ce moment-là, elle a trop puisé dans ses réserves et tous les conseils de récupérations qu’elle a entendus, martelés par son entraîneur, n’y feront rien. Elle est épuisée et ne peut rien faire à part s’allonger sur la piste, en étoile, les yeux fixés vers la noirceur étouffante de la nuit. Elle sent alors ses poumons brûler, crier leur soif d’air et en même temps se ...
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