1. Triptyque


    Datte: 26/08/2017, Catégories: fh, hh, inconnu, collection, Transexuels intermast, Oral hsodo, poésie, exercice, occasion, Gay

    ... des femmes, oublier jusqu’au dernier souvenir de la caresse sur ma peau, qu’il ne subsiste plus aucune trace, mettre mon corps en jachère. Je vis depuis quelque temps déjà sur une minuscule île du Pacifique, avec pour seule douceur la caresse sensuelle du soleil. Il a ambré ma peau, doré mes cheveux ; la saveur du climat invite à la nudité, à la paresse, avec pour seule musique le chant des vagues, des oiseaux et du vent. Je suis Robinson Crusoé sur mon île déserte, sans désir aucun de revenir vers des terres habitées. Je me rends une fois par mois sur l’île voisine, pour mes besoins de nourriture et de quelques autres produits. Je n’y fais qu’un très court passage, juste le temps de remplir mes paniers et je repars aussitôt, sans jamais m’attarder sur la terre des hommes. Je vis donc avec mes cahiers, mes crayons, mes tubes de peinture, mes toiles, avec pour seul horizon l’immensité bleutée de l’océan et du ciel confondus. Je me promène tous les matins au soleil naissant ; j’aime cet état de fragilité de la nuit qui s’enfuit et de la force du jour qui commence, j’aime cette fraction de seconde où l’on bascule du sommeil vers l’éveil, j’aime l’évanouissement de l’un laissant naître l’autre, comme un éternel recommencement, jamais tout à fait identique. Je profite du souffle de la brise marine, de son air encore frais et léger à cette heure matinale. J’aime la montée du soleil, son rayon de lumière sur l’immensité plane. Et je te découvre, allongé, les vagues caressant ...
    ... inlassablement tes pieds, tes mollets. Tu n’as pu aller plus loin, les forces t’ont manqué pour sortir tout à fait de l’eau. J’apprendrai un peu plus tard que tu étais parti en excursion avec un client ami qui t’avait emmené avec lui en voyage. Tu étais parti avec le regret de laisser ton bébé d’amour seul durant trois jours, mais finalement l’appel des douceurs tropicales avait eu raison de tes réticences. Tu n’étais plus parti en vacances depuis si longtemps, pouvoir noyer son regard dans les atolls d’eau turquoise était bien attractif, et finalement, trois petites journées, ce n’est pas grand-chose. Vous vous promeniez au milieu d’un chapelet d’îles microscopiques, mais ce jour-là la mer était plus mouvementée, plus dangereuse pour des touristes inexpérimentés. Avez-vous rencontré un récif corallien ? Tu ne te souviens que du chavirement de votre embarcation. Ce qu’il est advenu de ton compagnon de promenade, tu l’ignores. Tu as nagé et nagé encore, jusqu’à l’épuisement, et tu es là, le corps rompu de fatigue, nu et luisant dans la belle lumière matinale. La douce chaleur t’a fait reprendre tes esprits, ouvrir enfin les yeux et te sentir vivant dans le regard d’une inconnue à moitié dévêtue. La langueur des tropiques rend parfois un peu fou, et tu te demandes si tu rêves, si tout cela est vrai. Je te parle, enfin, j’ai un peu perdu l’habitude de la parole, moi qui vis seule, mais tu sembles presque effrayé, paniqué d’être là. Je t’aide à te relever et soudain, les souvenirs ...
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