1. Le monde des hommes-chiens. (1)


    Datte: 17/06/2019, Catégories: Divers,

    On nous prenait souvent pour des jumelles mais Charlotte est ma grande sœur. Mon aînée de quatorze mois. C’est la plus délurée, la plus sûre de nous deux. Rien ne lui fait peur. Nous sommes célibataires toutes les deux et vivions ensemble. Nos parents nous ont virés quand nous avions 23 et 24 ans. Ils nous ont surprises en plein 69. Ils nous ont trouvées dénaturées. On n’a rien pu leur expliquer. Charlotte (que j’appelle souvent Chacha) et moi nous livrons souvent aux plaisirs saphiques. Ce n’est pas que nous n’aimions pas les hommes mais nous n’en avons pas toujours à notre disposition et jusqu’ici, aucune de nous deux n’a songé à se mettre en ménage avec un manche à couilles. Peut-être que la rassurante présente protectrice de ma sœur m’a empêchée de regarder ailleurs et vice versa. Et puis ce qui prime, c’est de nous envoyer en l’air, alors quand il n’y a pas d’hommes sous la main... Enfin, de toutes façons, c’est bien loin tout ça. Nous avions l’habitude, lors des vacances d’été, de partir toutes les deux à pied, sac à dos et tente Quéchua comme simples bagages, au hasard des routes de notre belle France et de l’Europe proche, au hasard des rencontres... Et il y en a eu... et des deux sexes ! Cet été-là justement, nous avions quitté Sainte-Enimie, trouvant décidément qu’il y avait trop de monde dans les gorges du Tarn; nous remontions vers La Canourgue en laissant les choses se faire d’elle-mêmes. Le soleil déclinait doucement à travers la campagne chaude et déserte, si ...
    ... on excluait toutes les voitures qui remontaient sur les routes étroites, comme nous, vers le Nord. Automobiles familiales conduites par des papas pressés de ramener leur progéniture au gîte avant le film du soir et trop sages pour même ralentir et mater les deux pouliches qui lambinaient sur la route, autrement qu’en jetant un regard rapide dans le rétroviseur. Car nous ne sommes pas mal foutues ! Qui en veut de la blonde à forte poitrine ? C’est nous. Et nos yeux bleus font presque autant de ravages dans les slips d’hommes que nos formes. Nous sommes sportives, enfin Charlotte est sportive, moi je ne fais que la suivre, et nos jambes galbées, nos petits culs ronds et fermes sont autant de pièges à mecs. Plus d’un chauffeur routier s’en souvient ou d’un conducteur, ravi des imprévus de l’autostop. Néanmoins, il se faisait tard et le flot des véhicules commençait à se tarir. Charlotte décida, ayant avisé un petit bois, de le contourner et d’y prendre nos quartiers, à l’écart de la route, planquées, pour ne pas être importunées en pleine nuit. Nous ne sommes pas peureuses, la maîtrise des arts martiaux (toujours Charlotte en tête) nous donne des arguments qui peuvent s’avérer dissuasifs contre des hommes trop entreprenants, mais nous aimons être au calme quand cela nous convient. Nous avions mal jugé, de prime abord, de la dimension de cette futaie qui s’avérait plus grande que prévue. Nous la traversâmes dans la pénombre. Et puis une clairière avec un petit lac, ou un étang ...
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