1. Le prix à payer (3)


    Datte: 21/06/2019, Catégories: Hétéro

    Une semaine plus tard, à la fin d’un one-to-one avec son patron sur des sujets tout autres, celui-ci lui lâcha : " Ah et au fait : Buzzato a pris rendez-vous avec moi le 7. Il a tenu à ce que l’on déjeune ensemble. Et il a insisté pour que vous soyez là, et pour nous inviter. Quel drôle de zèbre celui-là. Mais coriace, sous ses airs sympas. Il nous met la pression, je peux vous le dire. Bon, il veut qu’on aille au Cheval Blanc, comme l’autre fois, il a apprécié l’endroit. Il y a mieux mais bon… il ne connaît rien ici ; et puis on ne va pas le contrarier. Il s’y entend mieux en affaires qu’en gastronomie, enfin… Je vous laisserai réserver. Prenez vous-y à l’avance. Qu’on ait une bonne table, tranquille, comme l’autre fois. N’allez pas me le contrarier. Ah c’est dommage que ça ne soit pas vous qui êtes chargée de négocier. Il vous mangerait dans la main." Il sortit. Irène était agacée. Finalement elle était là quand ça l’arrangeait. Elle était là pour ne surtout pas contrarier le client, pour essayer de l’amadouer. Elle ignorait tout des détails de la négociation en cours, mais son patron lui apparaissait de plus en plus antipathique chaque jour, jusqu’à lui être détestable ; alors que ce Mr Buzzato, finalement, en comparaison lui devenait de plus en plus agréable. Bien-sûr elle se rendait bien compte qu’il lui faisait la cour, mais c’était vraiment léger, bon enfant ; il n’était pas vraiment entreprenant, et c’était plutôt flatteur pour elle. Elle n’avait vraiment plus ...
    ... l’habitude qu’un homme s’intéresse à elle, en tant que femme en tout cas. C’était peut-être de l’hypocrisie (si c’était le cas, en tout cas, il était très convaincant), il était peut-être intéressé ; en fait, elle oscillait d’un jour à l’autre entre envie de se laisser bercer par cette attitude galante et méfiance. Mais que pouvait-il espérer d’elle ? Il devait forcément savoir qu’elle n’avait aucun pouvoir, ni aucune influence sur son patron. Etant un homme très fin, il avait bien dû se rendre compte que ce directeur austère ne faisait pas de sentiment et n’était pas influençable. Seuls pouvaient influencer ses décisions les directives de ses employeurs et les choix économiques. Arriva le 7, le jour du fameux rendez-vous. Ça commençait mal, son patron s’était absenté pour la matinée et devait revenir juste pour le déjeuner d’affaire. Peu avant midi on sonna. C’était le client italien, et Mr Lefranc qui n’était pas encore là. Ça la mit en colère une fois de plus. Heureusement quand elle accueillit le client, le sourire de celui-ci effaça de son cœur la rancœur contre son patron. Elle avait particulièrement soigné son maquillage et sa coiffure ce jour-là, elle avait mis un pull sombre et léger, une jupe droite arrivant au-dessus du genou et des bottes marron foncé. Elle était consciente de sa coquetterie, et qu’elle avait soigné sa tenue pour le sympathique Italien, comme si elle voulait le remercier de sa gentillesse envers elle. Elle dut lui annoncer avec une moue et un pincement ...
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