Le prix à payer (3)
Datte: 21/06/2019,
Catégories:
Hétéro
... au cœur que son directeur n’était pas encore rentré, mais qu’elle l’appelait de suite sur son portable pour savoir où il était, et surtout quand il devait arriver. Mr Buzzato n’eut pas le moins du monde l’air contrarié et cette nouvelle n’effaça pas son sourire jovial. " - Allo, Mr Lefranc ? Je suis avec Mr Buzzato qui vient d’arriver. J’avais réservé la table pour 12H15… … Ah… Oui… Ah bon… Bon, d’accord. Nous allons faire comme ça… enfin, si ça ne dérange pas Mr Buzzato, je vais lui demander, il est à côté de moi…" Elle sentit à cette réplique un soupçon d’agacement dans la voix de son patron. Mais c’était quand même normal de lui demander, au client. C’était un client, tout de même, et c’est lui qui invitait par-dessus le marché. C’était quand même gonflé de sa part, à son patron. Mais bien entendu elle garda sa réflexion pour elle, et se tourna vers Mr Buzzato qui, en homme bien éduqué, s’était légèrement éloigné et attendait : " - Mr Lefranc me dit qu’il va être un peu retardé et nous demande… vous demande si ça ne vous dérange pas que nous allions au restaurant tous les deux et qu’il nous rejoigne ensuite ?" En fait, le client avait bien compris, à sa réplique, que ça n’était pas Lefranc qui demandait, mais bien elle, parce qu’elle avait plus de savoir-vivre que son patron. Quelle image déplorable donnait-il à son client ! Pas étonnant que ce dernier ne prenne pas de gants lors des négociations. Mr Buzzato eut un petit sourire crispé, et fit un petit geste de la main, ...
... murmurant : "- Pas de problème. — C’est OK, Mr Lefranc. Nous nous rendons là-bas. Vous me tenez au courant ? … Entendu. A tout à l’heure." " - Nous prenons ma voiture, Mr Buzzato. — Non, non, pas question, Mme Langeais, je vous emmène. — Oh, ça me gêne, Mr Buzzato. — Mais non, mais non, j’insiste ! — Oh quand même…" dit-elle en baissant la voix, d’un air résigné et en le suivant, "déjà que mon directeur nous fait faux bond…" Pour toute réponse il lui fit un sourire entendu et un peu complice. Irène s’assit à côté de lui. Tous les deux gardèrent le silence un petit moment. Elle avait le visage fermé, avec un air contrarié. Mr Buzzato qui l’observait s’en rendit compte immédiatement. " - Allez, Irène - je peux vous appeler Irène ? - ne vous en faites pas. Ne soyez pas embarrassée. Vous n’êtes pour rien dans cette situation." Elle ne répondit pas, tourna un instant la tête vers lui, esquissa un petit sourire triste. Il enchaîna : " - Vous êtes une excellente assistante, dévouée, on voit que vous faites tout pour que tout se déroule bien. Vous êtes une grande professionnelle, et très précieuse… J’aurais aimé être entouré de collaborateurs au top comme vous." Ce qu’il venait de dire la remua profondément. Elle avait les yeux humides : " - Je ne suis pas parfaite. Je fais ce que je peux, avec ce qu’on me donne… avec les personnes avec qui je dois travailler. J’essaie de faire au mieux, j’essaie d’arranger les choses… J’ai l’impression de devoir rattraper les choses, parfois… souvent… ...