0205 Non, ce n’est pas un rêve.
Datte: 28/06/2019,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
... la vieille couette en position de trois quarts par rapport à moi, et s’allume une cigarette. « Je croyais que tu voulais arrêter… » je le taquine. « Je ralentis… mais il y a des cigarettes qui restent… obligées… après le café, après les repas, après le sexe… ». « Dans ce cas, tu risques de fumer beaucoup ce week-end… ». « J’ai été chercher une cartouche en Espagne, ça devrait aller… » il se marre. Je le regarde en train de fumer en silence, assis devant la cheminée, les genoux repliés, le dos légèrement arrondi, ses pecs rebondis, son nouveau tatouage, courant depuis son biceps, glissant sur son épaule, remontant jusqu’à son cou, bien en vue ; et je regarde, à la fois fasciné, subjugué et ravagé de désir, ses abdos qui restent saillants malgré la position vraiment pas apte à les mettre en valeur : et là, il ne me reste qu’à constater, une fois de plus, à quel point la perfection de sa plastique est éblouissante. Sur son visage, cet air un peu sonné, un air de mâle repu après l’amour, qui me rend fou. Le bogoss capte mon regard insistant et me sourit. « Qu’est-ce qu’il y a ? » fait-il, adorable. « Qu’est-ce que t’es beau… » je lâche, comme une nécessité, une évidence « parfois je n’arrive pas à croire qu’un mec comme toi ait envie de moi… ». « Mais tu rigoles ? Toi aussi t’es beau ! ». « Tu m’a jamais dit ça… ». « Si je te l’ai dit… ». « Non, jamais… ». Le bogoss continue à fumer en silence. « Depuis quand ? » je reviens à la charge. « Depuis quand, quoi ? ». « Depuis quand ...
... tu me trouves beau ? ». « Je ne sais pas… » il balance, comme agacé. « Allez, dis-moi… je vais pas le répéter… » je tente de l’amadouer. « Tu me pompes l’air… » fait-il, tout autant amusé qu’agacé. « Je préfère te pomper tout court… » « Ah, ça je sais… » fait-il, avec un petit sourire coquin en pièce jointe, en expirant la dernière bouffée de fumée et en jetant son mégot dans le feu. Puis, il revient au lit ; sa respiration s’est calmée, il repasse son t-shirt blanc, il s’allonge sur le dos, les coudes pliés, les mains croisées entre la nuque et l’oreiller, l’air songeur. Il est beau comme un Dieu. Je me glisse sur lui, je le serre fort contre moi, je lui fais plein de bisous dans le creux du cou ; ses bras se déplient, m’enlacent, sa bouche cherche la mienne. Je relève la tête, je le regarde droit dans les yeux : nos visages sont à vingt centimètres l’un de l’autre. « Tu vas pas m’avoir comme ça… je veux savoir depuis quand tu me trouves beau… ». « T’es rélou… » il rigole. « Et toi, depuis quand tu savais que je te kiffais ? » je tente une autre approche. « Depuis le premier jour du lycée, je dirais… » il me balance du tac-au-tac. Oui, quand la télé est absente, c’est l’amour qui prend la place ; et quand l’amour est là, souvent après l’amour physique, sur l’oreiller, la conversation vient toute seule, inspirée par l’envie et le plaisir de découvrir l’autre. Ou de se laisser découvrir par l’autre. « Ah bon… je me suis fait gauler si vite ? ». Pour toute réponse, le bogoss ...