Le roi qui voulait être un homme
Datte: 02/07/2019,
Catégories:
nonéro,
portrait,
historique,
aventure,
Résumé des épisodes précédents :«La légende du cavalier noir »Le vieux comte Aldemar de Merville est devenu grabataire par la volonté de sa jeune femme Hortense, qui désormais le trompe et le torture avec l’aide du marquis de Cessac. Découvrant cela, son fils – Pharamond de Merville – reprend les habits du cavalier noir, tue le marquis de Cessac et enlève son père pour le ramener chez lui, après avoir sévèrement corrigé Hortense de Merville.«Ce que femme veut »Tandis que Rose et les serviteurs du domaine forcent Pharamond à accepter que l’on soigne son père, la comtesse de Merville tente de se prémunir des nouveaux plaisirs que le cavalier noir lui a fait bien involontairement découvrir. __________________________ Mais laissons donc quelques instants nos héros à leurs considérations domestiques ou à leurs fantasmes intimes. Ne sombrons pas dans le narcissisme du siècle qui nous fait accroire que nos vies entières n’ont besoin de rien d’autre que de ce quotidien qu’il nous faut subir, comme le temps qui passe ou le temps qu’il fait. S’il est vrai que nos destinées sont souvent dues aux caprices de la vie et du hasard, il en reste pourtant une bonne part qui n’est soumise à rien d’autre qu’à nos propres actions et à nos propres jugements. Si l’on pouvait en effet imputer les mauvaises récoltes au mauvais temps contre lequel ni la main de l’homme, ni son esprit ne pouvait grand-chose, il était sot, impertinent, et pour tout dire blasphématoire de prétendre que les disettes ou ...
... les famines qui s’en suivaient étaient la volonté de Dieu. Car on avait souvent des réserves de blé en abondance, que seules la rapacité des grands marchands et l’indifférence (parfois) ou l’ignorance (le plus souvent) des nobles des différents Parlements empêchaient d’être distribuées aux nécessiteux. Nos livres d’Histoire continuent d’apprendre à nos écoliers qu’en ces temps obscurs, le roi était tout et décidait de tout, et que par conséquent il était seul responsable des malheurs de son peuple lorsque les malheurs tombaient sur la France, tels les dix plaies d’Égypte. C’est méconnaître grandement les réalités de l’Histoire… C’est ignorer que chaque province avait ses Parlements qui décidaient de presque tout. C’est s’aveugler – ou nous aveugler – en prétendant que le tiers état était pauvre, alors que les bourgeois et les banquiers qui y siégeaient détenaient la plus grande part des richesses du pays et refusaient qu’on les impose… prétendant que la noblesse et le clergé ne payaient pas l’impôt. Or, la noblesse payait ; elle payait l’impôt du sang. Elle faisait la guerre, et Dieu sait s’il y en avait à cette époque. La plupart de ses familles étaient anéanties, les coffres étaient vides, et le train de vie de certains boutiquiers était bien supérieur à celui d’un noble de province. Quant au clergé, si l’on pouvait remettre en cause la pertinence de ses réflexions métaphysiques, on devait s’accorder quand même sur son utilité en matière d’éducation. Et si certains prélats ...