1. Concert


    Datte: 10/07/2019, Catégories: fh, inconnu, caférestau, cérébral, revede, nopéné, nonéro, portrait, coupfoudr,

    ... rien.— Je m’amuse à créer de la réalité, plus de réalité.— Quelle drôle d’idée ! Et ça vous donne quoi de créer plus de réalité ?— Tout le monde veut plus de réalité. Quand un couple décide d’avoir des enfants c’est qu’il veut plus de réalité. Quand vous lisez votre journal ou que vous regardez votre téléjournal, vous êtes à la recherche de plus de réalité. Quand vous décidez de partir en voyage, vous êtes à la recherche de plus de réalité. Nous avons constamment envie d’agrandir le petit monde clos dans lequel nous vivons. Et moi, je suis Dieu, je crée de la réalité, pour le plaisir, comme lui. Je me sens un peu à l’étroit dans la réalité donnée. Je lui donne de l’envergure.— Vous ne mélangez pas fiction et réalité ?— Pas du tout. Je vous parle présentement. Je vous trouve sympathique, agréable et attirante. Je vous ai créée et vous ne semblez pas vous en plaindre.— Alors là je comprends. Je suis simplement votre fantasme. Vous me rêvez belle et attirante et dans quelques lignes vous allez me sauter. C’est ça ?— Non, pas du tout ! Pourquoi devenir vulgaire ? Ce n’était pas prévu. Peut-être suis-je gay et que j’aime simplement parler à quelqu’un de sympathique.— À voir comment vous regardez mon décolleté je peux vous assurer que vous n’êtes pas gay !— Je ne…— Allez, ne cherchez pas d’excuse. Ce n’est pas un défaut de savoir apprécier les belles choses. Sur ce, elle me fait un sourire coquin avant d’ajouter : — Vous savez, je n’aime pas tellement être la marionnette d’un ...
    ... autre.— Vous n’êtes pas ma marionnette, vous avez votre vie propre. Quand Dieu donne la vie, il laisse cette vie libre de ses agissements.— Je ne comprends pas pourquoi vous m’avez créée comme je suis. Je suis une personne bien ordinaire. Vous auriez pu me créer jeune, blonde, plantureuse, clinquante.— Vous me plaisez comme vous êtes. Vous êtes simple, vraie, authentique. C’est votre sourire qui m’a plu. J’y ai vu que vous êtes une femme aimante. Et j’aime votre charme discret. Je n’aime pas qu’on force mon regard, j’ai horreur des m’as-tu-vu, des exhibitionnistes, des personnalités narcissiques. Je n’aime pas les gens qui s’imposent, je n’aime pas les seins qui s’imposent.— Alors je vous plais vraiment ?— Oui.— Vous allez être déçu. Je ne suis pas un bon coup.— Retour à la vulgarité… et à l’obsession. Vous êtes obsédée, vraiment ?— Blessée serait plus juste, et sur mes gardes.— Je ne vous connais que depuis quelques minutes… Je ne vous ai rien proposé…— Mais vous en avez l’intention. Je le vois.— Et que voyez-vous ?— Un chasseur.— Vous vous êtes mis toute belle, vous vous êtes maquillée, vous avez choisi cette petite robe qui vous va à merveille avec ce décolleté qui… vous met en valeur. Vous me suivez ici après m’avoir bousculé peut-être exprès. Si je mords à votre ligne, je ne me considère pas comme prédateur mais plutôt comme votre proie. Elle me fait un grand sourire avant de s’assombrir. — Les hommes avec moi n’ont pas été heureux.— Peut-être ne vous méritaient-ils pas !— ...
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