1. Concert


    Datte: 10/07/2019, Catégories: fh, inconnu, caférestau, cérébral, revede, nopéné, nonéro, portrait, coupfoudr,

    ... Vous savez que le concert est recommencé depuis un bon moment ?— Je préfère être avec vous.— Dommage, je dois partir maintenant. J’ai une semaine très éprouvante qui s’en vient. Je dois me reposer.— J’aimerais vous revoir. Accepteriez-vous de me donner votre numéro de téléphone ?— Samedi prochain, à 18 heures, je serai au restaurantLe Palacio. Vous pouvez réserver. J’aime les fruits de mer, les huîtres, les choses gluantes en bouche… Vous me trouvez encore vulgaire ?— Je vous trouve adorable et tellement… féminine, féline. Vous jouez avec moi comme si j’étais votre souris. Je peux accepter ce rôle un certain temps. Mais peut-être savez-vous ce qui arrive à la souris quand on l’embrasse ?— Non, je ne le sais pas, et je ne le saurai probablement jamais ! Elle s’est levée et s’en est allée. Elle a fait quelques pas, s’est retournée et m’a adressé un sourire qui m’a fait tout chaud au cœur et au corps. ___________________ La semaine a été longue… Je suis au restaurant déjà depuis un petit moment. Il passe maintenant 18 heures. Je ne suis pas surpris. Pourquoi les femmes s’amusent-elles à nous faire languir ainsi ? Mystère. De toute façon je m’attendais à ce que Marie-Thérèse ait 15 minutes de retard. J’attends. Je n’ai jamais eu l’attente sereine ! Il est maintenant 18 h 30. Elle ne viendra pas. Il me vient en tête la chanson de Brel : « Ce soir j’attendais Madeleine… Madeleine ne viendra pas. » Je me lève et je vais payer la consommation que j’ai prise. En me dirigeant vers ...
    ... la sortie je vois Marie-Thérèse qui arrive, l’air complètement désemparé. Que s’est-il passé ? A-t-elle eu un accident ou l’annonce d’une mauvaise nouvelle ? On se redirige vers notre table. Ma déception et la colère qui l’accompagnait se sont rapidement muées en inquiétude. — Qu’est-ce qui se passe Marie-Thérèse ?— Je n’étais pas en retard. Je suis arrivée avant toi. Je t’ai vu entrer… Je paniquais ! J’ai peur. Je me connais. On m’a dirigée vers toi mais… J’aimerais que tu ne me plaises pas. Je vis présentement une petite vie tranquille, comme sur un tapis roulant. Je me laisse porter. J’ai ma routine, mes habitudes. Je suis dans le doux courant d’une rivière tranquille… mais j’entends le bruit des rapides, là, tout près. Si je fais un pas de plus je vais être emportée, je n’arriverai plus à combattre le courant, je serai démunie, vulnérable, sans prise et je vais encore me fracasser le cœur. Je ne crois pas que je pourrais m’en remettre cette fois-ci. Elle est belle dans son désarroi, touchante. J’aurais voulu la prendre dans mes bras, la consoler. Elle a une belle robe noire, de circonstance. Sur sa poitrine légèrement dénudée est posé un pendentif serti d’un lapis-lazuli qui semble indiquer le chemin vers son doux sillon entre les monts Amour et Désir. Mon corps me fait savoir de façon très virile que je la désire, comme si j’avais pu l’oublier. Je suis mal à l’aise. Comment répondre à ce qu’elle vient de me dire ? Si je m’avance, elle s’enfonce. Je ne peux pas reculer. ...
«1234...»