Concert
Datte: 10/07/2019,
Catégories:
fh,
inconnu,
caférestau,
cérébral,
revede,
nopéné,
nonéro,
portrait,
coupfoudr,
... choix. Le destin est souvent la somme des choix que l’on fait.— Tu es certain que tu n’aurais pas préféré créer une belle poupée, une belle Bunny qui aurait répondu à chacun de tes désirs, une poupée bien bandante…— Non, je ne veux pas d’une poupée. Je t’ai créé toi parce que c’est toi que je trouve désirable et… bandante.— Tu me trouves bandante ?— Oui, littéralement. C’est sur ces entrefaites que le serveur arrive avec les plats. Qu’a-t-il entendu ? Marie-Thérèse sourit. Je vois dans ce sourire la petite fille espiègle qu’elle était sûrement il n’y a pas si longtemps. J’aime cette petite fille en elle. J’aime la voir manger. Elle prépare chacune de ses bouchées comme si c’était à chaque fois une création, une dégustation unique. Elle jouit de chaque bouchée, l’évalue. Sa concentration sur ces petits détails m’émeut, je ne sais pas pourquoi. Puis elle s’arrête un instant comme si elle avait trouvé la question qu’elle voulait me poser depuis longtemps. Et pourtant… — Dis-moi, Guillaume : qu’est-ce que tu cherches chez une femme ? Qu’est-ce qui t’allume ? Qu’est-ce que tu fais là assis avec moi ? Je sais ne pas posséder tous les atouts que certaines autres étalent volontiers.— Je ne sais pas bien, je sais peu de choses… Je crois que certains hommes sont fétichistes, ils ne peuvent se voir qu’avec une femme qui ait telle couleur de cheveux, telle couleur d’yeux, telle grandeur, telles formes. Je ne suis aucunement fétichiste, j’aime la femme sous ses diverses facettes. Ce que ...
... je sais cependant c’est que je ne peux allumer sur une femme qu’uniquement si je peux voir en elle un peu de la petite fille qu’elle était.— Et tu la vois cette petite fille en moi ?— Oui, elle est très présente. Même si elle se cache, moi je l’ai débusquée. Je la vois très bien dans ton sourire, dans tes yeux coquins, dans tes retraits, dans tes enthousiasmes.— Tu me fais tellement peur !— On ne m’a jamais dit ça.— C’est qu’elles ne te connaissaient pas. Tu me serais mortel. Après ce repas, tu devras te sauver. Tu n’auras pas ce que tu cherches.— Et tu sais ce que je cherche ?— Ton regard est trop profond, je m’y perdrais ; je coulerais. Tu devras m’oublier. Je ne baise plus qu’avec des hommes qui ne peuvent pas me blesser.— Alors ça fait longtemps que tu n’as pas fait l’amour ?— Je ne fais plus l’amour… je baise parfois. Elle ne mange plus. Elle s’est reculée sur sa chaise, les bras croisés, comme la petite fille boudeuse et entêtée qu’elle était, qu’elle est encore. — Et ce geste raté au concert quand tu t’es enfargée dans rien pour venir t’appuyer sur moi… et tu m’as suivi. Ce geste raté, ce signe qui t’est si particulier, tu le renies, tu renies cet appel à vivre ?— Tu devrais être si patient… si je descendais trop vite, j’éclaterais. Tu devrais être si patient ! Je ne crois pas qu’on puisse guérir d’une phobie si profonde, si globale. Quand je vois la plus petite parcelle d’amour, j’en tremble. Et toi… J’en mourrais ! Tu aurais dû me créer plus courageuse. On a passé le ...