1. Mon patron, cet abruti (2 / 7)


    Datte: 22/07/2019, Catégories: nonéro, humour,

    ... pression de ses mains sur mes bras est si intense que je commence à me sentir toute bizarre. Je me demande pourquoi une belle femme comme elle semble vivre seule. — Dis-moi, Cheryl, fais-je doucement, tu n’as pas de petit copain ? Elle se raidit instantanément et je la vois qui baisse les yeux. Je me rends compte que j’y suis allé immédiatement un peu fort en touchant un point sensible. Peut-être a-t-elle eu des peines de cœur… Je lui attrape les mains au moment où elle lâche mes bras. — Pardonne-moi, dis-je immédiatement, je ne suis pas très délicate. Après tout, ça ne me regarde pas.— Ce n’est rien…— Moi, je n’ai pas de petit copain, dis-je pour m’excuser. C’est pour ça que je vis avec ma sœur Pauline. Je m’abstiens de préciser que Poppy en a des tas, elle, de petits copains, et que parfois ça me fatigue de partager mon appartement avec une déjantée, fût-elle ma frangine. Cheryl me regarde. — Ne fais pas attention à ça. Parfois, j’ai des réactions bizarres.— C’est ma faute.— Mais non ! Tu ne pouvais pas savoir… Elle s’interrompt, embarrassée. Je sens que mon intervention l’a vraiment prise à rebrousse-poil. Je tente de la rassurer : — On peut être amies quand même, non ? Elle hoche la tête et se jette dans mes bras. Je n’ai pas le cœur de la repousser, tant elle me semble soudain désemparée. Elle se serre contre moi et je sens sa joue contre la mienne, son corps mince épouser mes formes plus opulentes, et ses mains se poser dans mon dos. L’étreinte est brève, mais ...
    ... émouvante, puis Cheryl se ressaisit et s’écarte de moi. — Oui, soyons amies, approuve-t-elle. La sensation bizarre est revenue. Je revois la scène devant le miroir, quand Cheryl est si proche, avec ses mains qui serrent ma taille avec tellement de chaleur… Je me dis alors que ma collègue est peut-être « pour les femmes », et cette idée me donne des picotements dans la nuque :« Je ne mange pas de ce pain-là, moi ! » Nous quittons bientôt l’appartement et, en chemin vers le bureau, Cheryl me parle du boulot, mais je ne l’écoute que d’une oreille distraite. Cette pause de midi m’a appris pas mal de choses, et j’ai du mal à mettre de l’ordre dans mes pensées contradictoires. Que suis-je donc vraiment pour Cheryl ? Une blonde embauchée pour ennuyer son patron ? Une employée sélectionnée pour ses compétences professionnelles ? Une femme qui l’a fait craquer et qu’elle tente de séduire ? Je me dis que je suis peut-être un peu de tout ça en même temps, et que la seule chose qui ne me tracasse pas vraiment sur le moment est le boulot pour lequel on va me payer : traduire des documents. -oOo- Le soir de cette éprouvante journée, je rentre à l’appartement avant Pauline, qui travaille assez tard dans une boutique de vêtements. Je n’ai pas le courage de préparer un vrai repas, alors je farfouille dans le congélateur et en sors une pizza. Pendant que le four est en préchauffage, je me déshabille en vitesse et me rafraîchis sous la douche, après quoi je m’examine dans le miroir de la salle de bains. ...
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