1. Les larmes d'Antigone


    Datte: 24/07/2019, Catégories: copains, nonéro, portrait, Collègues / Travail

    Résumé de l’épisode précédent (13555) :Un étudiant particulièrement timide et introverti est contraint de travailler avec deux filles insupportables. L’une d’elle, Élodie, dont il est secrètement amoureux, passe son temps à se mêler de tout et à l’empêcher d’avancer. L’autre, Anne-Sophie, exceptionnellement brillante, le méprise et ne lui adresse même pas la parole. Excédé, il finit par s’emporter et leur dit, de façon imagée et peu courtoise, ce qu’il pense d’elles.Il devient alors l’objet d’un odieux chantage et ne parvient à éviter le pire qu’en acceptant d’assouvir les fantasmes on ne peut plus humiliants de ces deux pestes. Si ma stratégie était encore floue, elle avait au moins l’avantage d’être simple et de se résumer en une phrase : la guerre était déclarée, tous les coups seraient bons pour gagner. Face aux troupes de la coalition ennemie, deux fois plus nombreuses que les miennes, il me fallait à tout prix éviter la bataille en terrain découvert. Affronter de face laPanzer division Élodie, soutenue par les services très spéciaux de pisse-vinaigre, aurait été le pire choix tactique. Je comptais plutôt préparer le terrain par des opérations sous-marines furtives et déclencher au dernier moment uneblitzkrieg meurtrière qui anéantirait l’adversaire par surprise. Ma première mission consistait à décrocher discrètement l’épée de Damoclès qu’Anne-Sophie avait placée au-dessus de ma tête. Dans la partie de poker menteur qui allait bientôt nous opposer, il n’était pas ...
    ... question de lui laisser en main cette carte maîtresse. Ensuite, il me faudrait trouver la faille chez ces deux enquiquineuses. J’avais fait une erreur et elles s’en étaient aperçues. OK, mais dorénavant, c’est moi qui allais jouer à Sherlock Holmes. Cela m’étonnerait bien qu’elles n’aient pas, elles aussi, un cadavre caché dans leurs placards et si la vengeance est un plat qui se mange froid, je comptais bien leur servir un banquet surgelé qu’elles ne digéreraient pas de sitôt. Le plus dur serait sûrement de tout avouer au patron. Enfin, tout avouer, je m’entends. Disons que je comptais lui présenter les choses intelligemment, genre : « dans l’enthousiasme, Monsieur, je n’ai pas bien vérifié mes résultats » ou « je me suis trompé dans mes calculs, mais cela collait si bien à la théorie que je ne m’en suis pas immédiatement rendu compte ». En mettant en avant ma bonne foi et en partant du principe que toute faute avouée est à moitié pardonnée, j’espérais me sortir à moindre frais de ce mauvais pas. Mais avant de me lancer, je devais connaître l’étendue des dégâts : qu’est-ce que cette empêcheuse de travailler en rond avait bien pu découvrir dans les ordinateurs ? Je me mis discrètement au travail pour ne pas attirer l’attention des filles, il n’était pas question qu’elles comprennent la manœuvre. Fouiller dans les mémoires et les programmes, ce n’est déjà pas mon truc en temps normal, alors bidouiller en catimini, ce n’était pas gagné d’avance. Dès que j’avais un instant de répit, ...
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