1. Les larmes d'Antigone


    Datte: 24/07/2019, Catégories: copains, nonéro, portrait, Collègues / Travail

    ... depuis ce temps-là ?— Eh non ! Anne-Sophie m’a transmis sa passion pour la biologie et je l’ai suivie. Enfin, j’ai essayé parce que parallèlement elle a continué les maths et la physique mais là, c’était trop fort pour moi.— Faux, archi faux, tu le sais. Si tu en avais vraiment eu envie, tu aurais pu t‘accrocher et réussir. Mais il t’aurait fallu renoncer à d’autres activités et ça, tu ne le voulais pas. Élodie se pencha vers Anne-Sophie et l’embrassa. — Tu es trop gentille. Même avec la meilleure prof du monde, je suis sûre que ça aurait été au-dessus de mes capacités.— Ne dis pas de bêtises. De toute façon, c’est un beau parcours, la petite dernière de la classe, virée de partout, qui déboule dans la vie avec un doctorat en génétique, sans parler du dessin, du théâtre, de la musique… Il y a là de quoi en rendre plus d’un jaloux. Et ce n’est qu’un début. D’ailleurs, Mickael, pendant qu’on y est, comment as-tu trouvé ses dessins ? Puisque la perche m’était tendue, il fallait en profiter : — Eh bien, justement je voulais lui en parler. Disons que… Élodie me coupa la parole, une fois de plus — Je sais, s’écria-t-elle ! Il a aimé tes portraits, il a adoré tes nus, mais en ce qui le concerne ce n’est pas bien passé. Je me trompe ?— Absolument. Je trouve scandaleux de dessiner les gens comme ça, sans leur demander leur accord. Anne-Sophie sourit. — C’est vrai Élodie, tu es incorrigible, c’est comme faire monter quelqu’un sur scène sans lui laisser le choix.— Exactement, ...
    ... répondit-elle, des fois il faut un électrochoc pour aider ceux qu‘on aime. Puis elle se tourna pour me chuchoter dans le creux de l’oreille : — Est-ce que, si je ne t’avais pas mis très en colère avec mes dessins et mes réflexions, tu serais avec nous aujourd’hui ? Est-ce que tu n’aurais pas une fois de plus trouvé un prétexte pour refuser l’invitation, de peur d’être ridicule ? Est-ce que tu n’aurais pas préféré rester dans ton coin, là où il ne pouvait rien t’arriver ? Elle voulait une réponse, je ne pouvais pas me dérober. — Peut-être, mais quand même, ça ne se fait pas.— C’est bon ! Arrête de râler, Cro-Magnon. Tout ça parce que je ne t’ai pas dessiné un gros zizi ! Anne-So pouffa. — Je veux bien donner mon avis, mais il faut comparer les dessins à l’original.— Bonne idée, on va organiser cela. Ça ne te gène pas, Mickael, de te déshabiller devant nous, maintenant tu as l’habitude !— Tiens, tiens… puisqu’on y est, je suppose que votre petite partie de jambes en l’air avait aussi pour but de m’aider. Les deux filles se regardèrent avant d’éclater de rire et Élodie se dépêcha de répondre. — Un peu, mais pas uniquement. Disons que nous avons joint l’utile à l’agréable. Dès le premier jour tu nous as bien plu mais timide comme tu étais, ce n’était pas gagné d’avance. Tu imagines un peu : « Bonjour Mickael, on voudrait te sauter toutes les deux, est-ce que tu es libre ce soir ? » Tu aurais été fichu d’aller voir le patron ou de porter plainte ! J’ai tenté l’approche en douceur mais plus ...
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