Elle et Elle (15)
Datte: 13/08/2019,
Catégories:
Lesbienne
Le resto était à moins de cinq minutes de la station de métro. Pourtant il nous sembla être à des années-lumière, tellement ni Laetitia ni moi n’étions d’humeur à nous balader. Après notre orgasme manqué dans le métro, nous ne pensions qu’à une chose : baiser, baiser et encore baiser. Inconsciemment, je guettais du coin de l’œil un coin sombre où se bécoter à l’abri des regards indiscrets, mais il n’y avait pas de coins sombres et les regards indiscrets étaient bien trop nombreux. C’était perdu d’avance. Il n’y avait pas une seconde où j’oubliais la tache humide visible sur mon legging, entre mes deux cuisses, et j’avais la conviction que la ville entière ne regardait que ça. Je restai donc ainsi, un tigre dans le ventre, animée d’une voracité que je pouvais rassasier d’aucune manière, en tout cas pas dans l’immédiat. Mon processus mental était tellement contaminé par le désir sexuel qu’il était à deux doigts du bug. Mes pensées déraillaient, ma raison était aux abonnés absents, j’avais un millier d’idées érotiques qui se succédaient sur le projecteur de ma tête. Heureusement, il y avait Laetitia. Dans l’état où j’étais, la tenir par la main était un aphrodisiaque, certes, mais aussi un point de repère. Elle était mon étoile polaire, mon guide dans les tempêtes de mes envies. Rien que son simple contact résonnait en moi comme le son du clairon capable de mettre toute la troupe au garde-à-vous. Ce n’était pas qu’une bonne nouvelle, d’ailleurs : chacun de mes nerfs était ...
... connecté directement à mon sexe, et le moindre effleurement était capable de me figer dans une extase suave. Le contrôle, je ne l’avais plus. « Oh bébé, tu m’as mise dans tous mes états » me dit Laetitia en croquant le lobe de mon oreille. Elle non plus, elle n’avait pas atterri depuis notre manège dans le métro… Je la surpris par un baiser. Ma bouche se jeta sur la sienne sans prévenir, comme une tigresse, elle aussi. La spontanéité, ça n’était pas trop mon style, d’ordinaire, mais là je n’y tenais plus. Je lui fis don de ma bouche, entièrement. Je vins croquer sa gueule comme un morceau de viande. Ma langue vint chercher la sienne et l’envelopper dans un cocon charnel. C’était trop bon, c’était bouillant, c’était humide. Et surtout, personne au monde n’aurait pu confondre ça avec le bisou innocent de deux copines hétéro. « J’aime quand tu m’appelles bébé » dis-je à ma copine. Je surpris parmi la foule des passants indignés de voir ainsi deux filles amoureuses se donner en spectacle. Je m’interrogeai… Est-ce que j’aurais fait partie des esprits étroits avant ce weekend ? Aurais-je froncé les sourcils en apercevant une femme rouler des patins à une autre femme ? Et si c’était le cas, est-ce que ça trahissait mon étroitesse d’esprit ou des envies refoulées que les événements de ces derniers jours avaient permis de révéler ? Tout cela était bien trop cérébral pour que je trouve la réponse dans l’immédiat. L’excitation née entre Laetitia et moi dans le train n’était pas retombée, ou ...