1. Court séjours voluptueux, épicurien. (1)


    Datte: 15/08/2019, Catégories: Erotique,

    Une grande place pleine de passants, de touristes. Au milieu, une femme assise sur une simple chaise en bois, entre ses jambes, un violoncelle, devant l’instrument, un chapeau et une très jeune demoiselle vient y déposer quelques piécettes. Soudain, la musique commence, ce sont les premières mesures de l’hymne à la joie. Un contrebassiste rejoint cette femme, joue à son tour. Enfin, des quatre coins, une nuée d’instrumentistes arrive, chacun venant s’ajouter à l’orchestre qui se forme devant nous, le public, les badauds. C’est aussi émouvant que beau et cette gamine qui est là, devant cette violoncelliste, subjuguée par ce qui se déroule, ce qui se joue, elle est juste émerveillée comme nous le sommes tous. Je n’ai d’yeux pour cette femme derrière son instrument, on se regarde, se fixe. Voilà les chœurs qui arrivent et ça continue, ça s’amplifie, c’est fantastique, jamais un flash-mob ne m’aura fait couler autant de larme. Et puis, il y a cette femme qui ne cesse de me sourire, je la crois aussi émue que moi, que cette enfant entre nous. Plus beau que ça, tu meurs. Le bouquet final se fait sentir, c’est superbe et si bien fait. Bon sang, je pleure de bonheur, depuis quand cela ne m’était plus arrivé, dix ans, peut-être plus. Et cette femme, cette violoncelliste, ses yeux braqués sur moi, ses beau yeux bleus. Pour un peu, je me jette à ses pieds, juste pour les embrasser. C’est fait, la musique s’arrête, ça applaudit de partout, une ovation, y a pas de mot, y a plus de ...
    ... mot. Je sèche mes larmes, cette femme, celle au violoncelle, elle se lève, déploie sa très longue et très belle chevelure, fermant ses yeux un bref instant, ce qu’elle est belle. L’orchestre se dissout, elle reste encore un instant, me regardant toujours. De son archet, elle me fait signe de la suivre. Comment refuser pareille invitation, c’est impossible, elle m’attire tel un aimant. Autre place, cette fois, c’est une contrebassiste qui se tient debout face à la foule qui se demande ce qu’elle fait là. Cette fois, c’est moi qui joue l’enfant. Un billet de cent, c’est un minimum et il joue, Toréador, je reconnais l’air. Je devine quelque chose d’encore plus merveilleux. Une personne dispose trois ou quatre chaise et ma belle inconnue se joint à son amie. On amène un piano, un pianiste s’assoit, se joint à la mélodie. Je suis paralysé par la beauté de cette femme qui, assise, joue, me fixe, comme si elle ne jouait que pour moi, c’est émouvant. Je sens des larmes couler sur mes joues. Elle me sourit. Putain, il m’arrive quoi ? Je n’ai aucune réponse que la beauté du moment. Et l’orchestre se reforme, joue, chante, c’est...c’est...non, les mots ne veulent plus sortir de ma bouche. Oui, merveilleux, fantastique, c’est tout ce que j’ai en stock. Et elle, je la regarde comme elle me regarde, tendrement, presque amoureusement. Et là, cette réalité qui me traverse la tête, cette question sans réponse, pourquoi ce merveilleux flash-mob alors que tant de personnes meurent par la faute ...
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