1. Court séjours voluptueux, épicurien. (1)


    Datte: 15/08/2019, Catégories: Erotique,

    ... folie, une belle et douce folie. À table, c’est à peine si nous parvenons à manger, chacun tenant la main de l’autre. Autour de nous, plus rien n’existe. Je vis, je revis avec cette sublime jeune femme assise si près de moi. Plus tard, c’est dans un bus que nous rentrons, chez elle. Je ne vis pas dans cette ville. Dès la porte fermée, c’est les corps qui deviennent subitement fou. Elle m’entraîne sur son canapé lit ouvert et c’est un corps à corps qui commence, avec pour toute violence que nos exclamations de bonheur. Nous nous aimons jusqu’au bout de la nuit. Nos corps se vident peu à peu de leur essence, de leur force. Pourtant, nos âmes, nos cœurs en veulent encore. Belle au moment de jouir, sublime quand elle l’exprime, le vit, réalise son plaisir. Je perds toutes notions de temps, de la réalité avec elle. Elle me dit que nous sommes dimanche, mais avec elle, chaque jour est un dimanche, le plus beau qui soit. Ces doux instants disparaissent quand ce traître de sommeil nous enveloppe lentement entre ses bras, nous serrant l’un contre l’autre. J’ai le souvenir de son odeur, celle de la transpiration, celle de l’amour, celle de la vie qui coule entre ses jambes puis, plus rien. À mon éveil, elle est là, plus belle que jamais. Elle me fixe comme sur cette place, de ses yeux merveilleusement bleus. Son corps tombe sur moi, nous reprenons où nous en étions resté. C’est lundi, je devrais être au travail, elle aussi, aucun des deux n’en a cure. Le soir arrive, cette journée ...
    ... vient d’épuiser nos corps, à défaut de nos cœurs, de nos âmes enlacées. Bien à contre cœur, je dois la laisser. Seule la promesse d’un retour apaise nos larmes devant cette porte qui se referme déjà sur notre amour naissant. Semaine longue, pénible, remplit de pensées qui s’envolent vers l’autre. Les pendules semblent toutes figées, paralysées. Elles nous préviennent aussi que le temps s’écoule malgré tout. Vendredi, je suis dans le train, ce train qui s’arrête à tous les petits arrêts sans que personne ne monte ou descende de ce train. Dieu que le temps est long quand on est loin de ce cœur qu’on voudrait serrer contre le sien. Enfin, la gare, je la cherche des yeux. Un violon, je suis ses notes qu’il déverse. Je reconnais ce violoncelle, il m’appelle, c’est elle. Dieu que de monde, cette foule compacte qui part pour le weekend, je dois la traverser, la fendre comme un bateau dans la tourmente de l’océan, vague après vague. Je découvre, je la vois, elle est là, avec ses amies. Je pleure comme un enfant, comme cette fillette mettant sa pièce dans le chapeau, sur cette place, oui, je suis elle à ce moment de ma vie. Plus bel accueil n’est pas possible. Les gens s’arrêtent, je ne peux rejoindre l’élue de mon cœur. Je peine, recule pour mieux sauté. Je slalome, serpente pour parvenir à ma promise. Devant elles, je suis encore cette enfant, cette fillette et je n’ai pour honte que mon amour que je déclame sur cette musique de Mozart. Oui, je chante mon amour à mon amour, genou à ...
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