1. Elle m'obsède...


    Datte: 26/08/2019, Catégories: fh, fplusag, inconnu, prost, collection, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme init,

    ... m’obnubiler, à me hanter. Tout en marchant, tout en croisant d’autres femmes qui tapinaient, je me disais que j’aurais dû choisir telle ou telle autre plutôt que la grande blonde. Tiens, celle-là, par exemple. C’était certain, elle était cent fois mieux que « l’autre ». Et puis je repensais à la brièveté de sa prestation, à mon exploration interrompue et me je disais « T’aurais dû faire ceci ou cela… » Oui, mais voilà, c’était bel et bien fini. Alors, cette expérience a rejoint les cohortes de mes fantasmes de « petit mec ». Et je l’ai enjolivée parce qu’il m’a bien fallu raconter « ma première fois » aux copains. À eux, surtout à eux, je ne pouvais m’ouvrir de mes frustrations, de mes incompétences. Mais mon récit m’a fait admettre de plein pied dans la « confraternité des baiseurs à couilles rabattues » (selon une savoureuse expression que nous avions trouvé dans je ne sais quel opuscule de littérature de Sade que nous lisions en cachette des parents !). Puis les expériences, les rencontres, la vie ont rejeté cette première expérimentation au rang de simple souvenir de plus en plus enfoui dans les tréfonds de la mémoire. C’est certain, il était toujours là, présent, mais il avait su se faire oublier. Il restait insidieusement tapi dans la mémoire qui n’oublie rien, attendant le moment propice pour remonter à la surface et s’imposer comme une évidence. Sans crier gare, au détour d’une rue, à la respiration d’une odeur, à la vue d’une photo, je ne saurais dire, il est ...
    ... revenu. Il a surgi de je ne sais où, avec un réalisme outrecuidant. Cela m’a tellement surpris que j’en suis resté quelques secondes pétrifié. Moi qui le pensais effacé et absorbé par les « autres choses de ma vie », voilà qu’il était resté intact, comme une chose vécue la veille. Passé les premiers instants de stupeur, je me suis habitué à sa présence et maintenant je vis avec lui. Quelquefois même, inconsciemment, je vais le chercher. Souvent, après m’être raisonné, je tente de l’enfouir à nouveau sous des tonnes d’autres images et d’autres expériences mais très vite il me manque car il sait aussi être de bonne compagnie. Pourtant, il me renvoie l’image de cet adolescent boutonneux et timide qui rougissait à la moindre alerte, à la moindre invite, à la plus imperceptible œillade. Alors, j’en suis arrivé à la conclusion qu’il m’obsède. Avec l’âge, les rencontres diverses et variées, la stabilisation et le « raisonnable » ont su prendre le pas sur les aventures et cet état de liberté insouciante que je vivais alors et que j’ai pu vivre ensuite. Même si je n’en suis ni fier ni honteux, même si je ne regrette rien, je ne peux apprécier ma vie actuelle qu’à l’aune de ces moments-là. Alors oui, les souvenirs, et celui-là en particulier, peuvent venir continuer à m’obséder. Et quand ils sont à la limite de l’envoûtement, je sais que je peux les renvoyer de là où ils viennent. Les savoir présents à mes côtés, ces compagnons de misère, me rassure, me réconforte et me fait encore plus ...
«12...891011»