1. Le secret d'Élyse


    Datte: 14/09/2019, Catégories: fh, ff, cérébral, revede, nostalgie, portrait, couple, extraconj,

    Les lignes électriques qui passaient là-bas à quelques centaines de mètres de la maison ressemblaient à des portées musicales. Les hirondelles ou les martinets, Élyse n’avait jamais su faire la différence, s’alignaient déjà en notes noires sur le fond du ciel gris. La femme soupira. L’automne serait sans doute précoce cette année, si les oiseaux se préparaient déjà à rejoindre des lieux plus chauds. D’un coup de sécateur sec, elle sectionna sans remords la tige d’une longue rose. Une seconde subit le même sort et finalement ces deux fleurs orneraient la table du déjeuner de ce midi. Une épine sournoise vint comme pour se venger se ficher dans la peau de l’index de la femme d’une quarantaine d’années qui poussa un petit cri de douleur. — Aïe ! Zut alors… Une minuscule perle rouge pointa son nez à l’endroit de la blessure. Le doigt long et fin monta vers une bouche aux lèvres naturelles. Élyse revint vers la maison en frottant sa petite langue sur cette désagréable piqûre. Un soliflore au long cou se trouva d’un coup investi par les deux brins surmontés de leurs têtes empétalées. Les deux roses allaient encore garder fière allure quelques jours. Puis la blessée se dirigea vers sa salle de bains. Elle ouvrit un tiroir, en extirpa un flacon au liquide translucide. Une autre grimace se fit jour alors qu’à l’aide d’un coton, elle frottait son doigt meurtri. Le désinfectant ferait son office et lui éviterait que cette piqûre ne s’infecte. Elle soupira une fois de plus et devant ...
    ... l’immense miroir qui couvrait la moitié d’un pan du mur de la salle d’eau, elle examina en détail le reflet. La moue que lui renvoyait la glace était presque risible. Elle songea une fois de plus qu’un régime serait bien nécessaire. Mais entre le penser et le faire… il y avait tout un courage qui lui faisait défaut… pour le moment. La femme passa sa main valide dans sa tignasse brune, rejetant en arrière la masse compacte de tifs souples. Son front dégagé par ce simple mouvement apparut, barré d’une ride disgracieuse. Mais celle-ci disparut dès qu’Élyse arrêta de froncer les sourcils. Ouf ! Fausse alerte. Pourtant, au coin de ses yeux d’un vert brillant, de petites marques encore peu profondes, mais pour combien de temps encore ? La robe de chambre, enfin la nuisette passée à la hâte sur un corps toujours ferme montrait par transparence une poitrine bien ronde, lourde, mais qui ne tombait pas, et un ventre plat qui se terminait par la jonction de deux jambes aux cuisses lisses et musclées. La quadra fit remonter un peu le voile diaphane de son déshabillé. Alors un pubis au buisson couleur de la chevelure fit comme une tache sur le reflet du miroir. — Ça, ma fille… il va falloir le tailler ! Ça ressemble de plus en plus à une jachère. À tailler impérativement, ma belle ! Tu ne vas pas te laisser aller, que diable ! La voix venait de s’élever, claire et forte dans ce sanctuaire de la propreté et de la beauté de la maison nichée au pied de la montagne. La femme sourit à la pensée ...
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